Les étudiants étrangers sont une force pour notre enseignement supérieur et pour notre économie. Ils permettent son rayonnement international, mais également un apport culturel diversifié essentiel. Les étudiants étrangers hors UE représentent ainsi 16% des effectifs, ils ne sont pourtant aujourd’hui plus les bienvenus.
La circulaire Guéant du 31 mai 2011 qui restreint l’accès à l’emploi des étudiants étrangers une fois diplômés sur le sol français est contestée depuis plusieurs mois par les organisations étudiantes, mais aussi par de nombreux universitaires. Sous couvert de vouloir maitriser l’immigration professionnelle, et au-delà de l’esprit populiste et de rejet de l’étranger que contient cette circulaire, il s’agit bien d’une incompréhension totale de la part du gouvernement de notre système universitaire et de l’apport des étudiants étrangers à notre économie.
Sur le plan social ces mesures restrictives sont désastreuses puisqu’elles empêchent les diplômés qui le souhaitent, d’acquérir de l’expérience, de faire le choix de vie professionnelle et d’apporter leurs compétences au pays qui les a formés. Il s’agit bien d’une inconséquence économique puisque la droite refuse que des gens formés puissent travailler, pour les entreprises de bénéficier d’une formidable opportunité en s’entourant de cadres appartenant à d’autres cultures, pouvant ainsi les aider à conquérir de nouveaux marchés La solution au chômage ne passera pas par une réduction du nombre de travailleurs, mais bien par une augmentation du nombre d’emplois ou par un meilleur partage du travail.
Cette circulaire n’est pas non plus sans poser problèmes aux Universités et plus largement à tous les établissements d’enseignement supérieur, de même que les Grandes Ecoles. Si les étudiants étrangers n’ont plus la possibilité de trouver un emploi une fois diplômé, alors ils choisiront d’autres pays pour étudier.
D’autre part avec l’augmentation du montant des ressources nécessaires pour étudier en France pour les étrangers, le critère financier devient prépondérant pour pouvoir s’inscrire dans les Universités françaises.
En effet, depuis cette année, pour pouvoir prétendre étudier en France, les étudiants étrangers hors UE doivent justifier non plus de 460€ de ressources mensuelles, mais de 615 € (selon la Préfecture du Loiret). Alors même que le gouvernement considère que 460€ (soit l’échelon de bourses maximum) suffisent pour étudier et refuse d’augmenter les aides sociales, les étudiants étrangers voient les préfectures leur demander de justifier 770€, soit une augmentation de 310€ en un an. Là encore la droite agit sans aucun souci de l’égalité, en favorisant ceux qui ont des moyens supérieurs, une nouvelle raison pour nombre d’étudiants étrangers de ne plus choisir la France. Nos Universités perdront encore de leur rayonnement international et s’affaibliront nécessairement.
Les mesures de la circulaire Guéant et les interprétations en trompe l’œil de Laurent Wauquiez en octobre montrent que la droite est loin de se rendre compte des enjeux. Le ministre de l’enseignement supérieur le disait lui-même « on n’avait pas forcément en tête ce que cela représentait pour l’Université ». Ces déclarations successives sont une preuve de plus de l’irresponsabilité de l’UMP en matière d’immigration.
La circulaire et les mesures restrictives pour le travail des étudiants étrangers doivent être retirées au plus vite pour préserver notre enseignement supérieur, son rayonnement, sa diversité et son ouverture sur le monde. Pour toutes ces raisons j’apporte tout mon soutien à la mobilisation actuelle, notamment à Orléans avec l’ASSEAO (Association des étudiants africains d’Orléans) et RUSF (Réseau Universités Sans Frontières), qui doit continuer jusqu’à l’abrogation de ce texte.
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