Pour avancer, il faut comprendre. Loin de moi l’idée d’avoir l’analyse exacte de cette défaite, par cet article je souhaite juste partager une première réflexion et lancer un échange sur ce sujet.
Quelles sont les raisons possibles d’une défaite ?
Il peut s’agir du contexte nationale sur lequel nous n’avons aucune prise, l’équipe proposée, le tête de liste désignée, le programme rédigée, la campagne mise en place, la sociologie du territoire, le bilan du sortant. Dans chacune de ces raisons, il y a un volet « perception ». Ce que l’on perçoit comme… (le bilan, le programme…) qui n’est pas forcement la stricte réalité.
Concernant Orléans, on peut dire que le contexte national était favorable à la gauche. Cela s’est également traduit dans le Loiret.
L’équipe ou la liste municipale « Orléans gagnant pour tous » a été saluée comme renouvelée mais manquant d’expériences. Un paradoxe, il faut renouveler mais il faut de l’expérience aux responsabilités municipales… La perception du manque d’expériences a sans doute joué, il a été difficile de montrer les grandes capacités de cette équipe.
Le tête de liste est décrié en cette période de post-défaite. Il faut commencer par rappeler qu’il a été le seul candidat en interne du PS. Il a su rassembler les partis de la gauche en prenant en compte son échec de 2001, mais il a su également rassembler des forces vives d’Orléans dit « société civile ». Certains pensent que si l’on avait mis tel ou tel autre personne on aurait peut être gagné. Je ne suis pas voyant, mais je pense qu’ils se trompent. Jean-Pierre SUEUR a un capital sympathie impressionnant auprès des orléanais, véritablement reconnu pour ses qualités de bosseur, d’homme de lettres et de projets. Il y a pu avoir un vote « anti-sueur »mais qui a du jouer à la marge, sachant qu’il y a eu également un vote « Sueur » détaché des partis et des clivages, lors de ce scrutin.
Le projet était novateur, créatif tout en restant réaliste. Ce projet avait à la fois l’ambition du long terme et la prise en compte du quotidien et de vraies propositions pour l’ensemble de la ville. En comparant, il n’y avait pas photo, comme on dit. Mais les Orléanais ont-il choisi sur programme ? J’en doute.
La campagne quant à elle, a été dynamique et très présente dans les quartiers. Il nous a manqué de « toucher » le centre ville (également par nos propositions). Après un temps de consultation, concertation important, de nombreuses réunions thématiques et par secteurs géographiques ont été organisées. Une véritable campagne de terrain.
Sur la sociologie de la ville, je ne m’attarderai pas. Il y a eu un vrai renouvellement de la population. Le GPV a la Source avec les nombreuses destructions sans reconstructions, les grands ensembles immobiliers… sont des éléments à prendre en considération.
Le bilan, l’absence de bilan, ou la perception d’un bilan. La rénovation du centre ancien et les fêtes de Loire ont marqué les orléanais. Le Maire du centre ville n’a pas ce titre pour rien. Et pourtant sorti de ces 2 éléments, il y a tant dire. Politique sécuritaire, aucune volonté pour les quartiers, mélange du culturel et de l’évènementiel, vision sportive limitée, peu d’ambition pour l’implantation d’entreprises ou de laboratoires de recherches…
Alors comment analyser le vote au vu de ces éléments. La différence était d’un millier de voix, et donc 501 voix à faire basculer. Sans tomber dans une étude statisticienne des résultats. Il faut en tirer quelques réflexions.
Tout d’abord le vote d’extrême gauche ne s’est pas vraiment reporté si l’on analyse les bureaux où la LCR et LO font leurs meilleurs scores. Ensuite à St Marceau, il est étonnant si l’on compare les résultats des élections municipales et cantonales, de constater une différence de voix entre Michel BRARD et la liste au municipale dont il était en troisième position. Quelques centaines de voix. Enfin, il ne faut pas oublier que les quartiers de La Source et de l’Argonne ont largement voté pour la gauche mais avec des taux de participation qui sont restés assez bas face à ceux du Centre Ville malgré un réel sursaut entre les 2 tours.
Il faut rappeler que l’on attendait une défaite de la gauche dès le premier tour à Orléans. Le sursaut du second tour n’a certes pas été suffisant mais a montré que la campagne, le projet, l’équipe avait su toucher presque la moitié des électeurs (48,6%) . Il faut également souligner que les gagnants représentent 30,73% des inscrits (et donc de la population) tandis que les autres en regroupent 29,10% (source JPM) .
Il faut comprendre nos erreurs et avancer, préparer l’avenir tout en restant vigilant.