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Archive for mars 2012

Ci-dessous les grandes lignes de mon intervention sur ce sujet lors du Conseil Municipal du 24/02/2012.

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Nous sommes face au marronnier de Monsieur Montillot. C’est devenu une habitude de constater que la réalité quotidienne de l’insécurité à Orléans est différente des chiffres toujours excellents annoncés en conseil municipal.

1 – Des indicateurs contestés

Je regrette de découvrir les indicateurs en séance. Mon premier souhait est une transmission en amont du conseil municipal pour permettre un débat serein et transparent.

Certes les indicateurs sont construits nationalement mais ils sont fortement contestés :

Bauer : Sortir du fétichisme du chiffre / Observatoire National de la délinquance / Et rapport de la Cour des comptes

Je regrette que nous n’ayons pas la comparaison 2010-2011 alors que nous avons, chaque année la comparaison de l’année avec 2001.

Ces indicateurs révèlent, non pas l’état de la délinquance, mais ceux de l’activité policière.

30 000 victimes en moins ou 30 000 plaintes non déposées ? La caricature et l’instrumentalisation peut se faire dans les deux sens.

Sortons de la politique du chiffre et engageons nous dans une culture du résultat.

L’INSEE estime à 2 millions les faits et troubles non signalés. De plus, il faut rappeler que 130 000 peines ne sont pas appliquées en France. Il faudra bien mettre la justice en situation d’agir pour sanctionner de manière proportionnée les actes de délinquance, mais il s’agit là d’un autre débat, et d’autres intervenants aborderont cette question.

2 – L’action contestable de la municipalité

On constate à Orléans un certain volontarisme à s’occuper de ces questions qui se transforme parfois en gesticulation médiatique.

A – les arrêtés municipaux d’abord

Localement, comme nationalement, la majorité UMP multiplie les textes (40 lois depuis 2002, et une dizaine d’arrêtés pour Orléans). Des arrêtés dont nous demandons depuis 3 ans une évaluation de leur impact, avec des indicateurs de résultat.

Il est plus simple de rédiger des arrêtés, que d’arrêter la délinquance.

Ces textes ne font, pour la plupart, que déplacer les problèmes. Par exemple, on le voit chaque soir concernant la prostitution entre Orléans et St Jean de Braye.

Les arrêtés de reconduite des mineurs sont démagogiques et inefficaces : combien d’enfants ramenés cet été ?

Et concernant le caravaning, l’arrêté est lui aussi démagogique alors que l’Agglomération ne respecte pas totalement la loi.

B – la vidéosurveillance ensuite

Concernant la vidéosurveillance, je réitère, depuis 2 ans, ma demande de réunir un comité éthique à l’image de la ville de Lyon, Nice ou encore Evry, réunissant notamment la Ligue des Droits de l’Homme et souhaite une cartographie précise de leur implantation.

C – La confusion recherchée entre police municipale et police nationale pour finir

Les chiffres présentés ce soir présente l’activité de la Police Nationale, Police Nationale dont M. Montillot n’a, que je sache, pas encore la responsabilité.

Les syndicats policiers le rappellent régulièrement, nous devons éviter de mettre en concurrence les PM et PN en leur assignant des missions qui ne sont pas les leurs.

Nous n’avons pas la même conception de la police républicaine : les policiers municipaux ne sont ni des nationaux, ni des éducateurs.

Je ne conteste pas l’augmentation du nombre de policiers municipaux, je regrette que nous devions compenser un désengagement de l’Etat qui a supprimé 10 000 postes de policiers.

Déjà proposé en 2010 et en 2011 dans ce conseil, les zones de sécurité prioritaires semblent une nécessité.

Je propose donc de rattacher une unité de police municipale à un regroupement de quartiers afin de créer du lien entre les acteurs sociaux (associatifs, éducateurs, enseignants…) économiques (commerçants) et permettre à ces acteurs d’avoir un interlocuteur de proximité connu et reconnu.

3 – Les origines diverses de la délinquance incontestées

Pour terminer, un dernier point qui n’est pas lié au débat de ce soir mais qui est révélateur de la différence d’analyse entre l’opposition et la majorité.

Pour Monsieur Montillot, les causes sont uniquement parentales. Je ne partage pas cette vision simpliste et réductrice.

Je pense, comme de nombreux sociologues, économistes, que les causes sont notamment socio-économiques et tout particulièrement face à des situations de grande précarité (chômage, déscolarisation…)

Le taux de chômage des jeunes dans les quartiers difficiles est également une cause.

J’ai conscience que ce n’est pas l’objet du débat de ce soir mais je souhaitais revenir sur ce point que je considère comme fondamental. Car c’est aussi en agissant sur l’humain en amont (école notamment), sur l’urbain pour désenclaver les quartiers, que nous oeuvrons pour lutter contre la délinquance.

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