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Archive for avril 2014

Je suis très étonné d’apprendre les différentes attributions et délégations accordées par le maire à ses désormais 21 adjoints et 22 conseillers municipaux délégués.

Au-delà du fait que l’ensemble des élus de la majorité se voient par ce biais-là recevoir une indemnité de fonction majorée, ces nombreuses attributions et délégations contribuent à rendre opaque l’action de notre municipalité en offrant bien peu de lisibilité à l’action publique. Elles contribuent à un bien désagréable sentiment de méli-mélo pour tout citoyen orléanais.

Ce saupoudrage entre les uns et les autres, relève davantage de la gestion des compromis internes (UMP-UDI-Modem) à la majorité que d’un réel souci de mettre en œuvre une politique municipale claire et efficace.

Avec toutes ces délégations, la décision de ne pas confier la présidence de la commission des finances à un ou une élu(e) de l’opposition, comme cela se produit dans de nombreuses collectivités et même à l’Assemblée Nationale, marque le peu de considération porté à la transparence dans la gestion de la ville, et ce malgré les demandes répétées lors du mandat précédent.

Si l’on voit bien où se trouvent les intérêts individuels, y compris en termes d’indemnités, on se demande où retrouver l’intérêt général avec une majorité municipale organisée comme une armée mexicaine…

Au même moment le Premier Ministre annonce un gouvernement resserré.

Pour terminer, comment ne pas s’indigner de la création d’une délégation « Lutte contre immigration clandestine », création salué par les élus FN d’Orléans. Un clin d’œil appuyé de Serge Grouard aux thèses d’extrême droite. Très inquiétant pour la suite du mandat …

La (longue) liste des délégations :

http://www.orleans.fr/actualites/fiche/repartition-des-delegations-par-monsieur-le-maire.htm

Baptiste CHAPUIS

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Comprendre pour reconstruire : Mon analyse des résultats des élections municipales à Orléans 

Je tiens à préciser en introduction que je ne suis ni politologue ni statisticien, ma démarche est celle d’un militant de gauche, élu d’opposition pendant 6 ans, qui souhaite commencer à comprendre cet échec afin que l’histoire ne se répète pas.

Les résultats dans un premier temps, la participation tout d’abord.

Seuls 33 643 orléanais(e)s (sur un total d’inscrits de 62 414) se sont déplacés pour venir voter  ce dimanche 23 mars soit à peine plus de 53% de participation. La moyenne nationale est de 63,55%. Pour rappel en 2008, à Orléans la participation s’élevait à 56,10% (35949 votants)  tandis qu’en France ce taux s’élevait à 66.54%.

Un constat tragique, la fracture civique augmente inexorablement à chaque élection. Pour mémoire, nationalement 60 à 65% des jeunes de 18 à 24 ans ne sont pas allés voter au premier tour, une situation alarmante. Mais ce n’est pas l’objet de mon billet.

Au premier tour, au seul tour, la liste « Orléans à 100%, à laquelle j’appartenais, a réuni 7 622 voix (soit 23.22% des votants) alors que dans le même temps la liste du maire sortant Serge Grouard (UMP) réunissait 17 603 voix  (soit 53.64% des votants).

Pas un bureau d’Orléans n’a placé la liste « Orléans à 100% » en tête, seul un bureau du quartier de La Source a mis la gauche en tête avec la liste emmenée par le binôme Dominique Tripet / Michel Ricoud. Et ce malgré la « stratégie » d’un porte à porte important et ciblé sur les bureaux de vote « abstentionniste de gauche ».

En 2008, la gauche rassemblée avait réuni 15 749 voix (45.06%) au premier tour et 18 257 (48.63%) au second. 1/3 des bureaux avaient placés la liste de gauche en tête notamment (et pas exclusivement) dans les quartiers dits populaires (La Source, l’Argonne, Brossières)

Les causes, raisons et début d’explications.

Il s’agit comme j’ai déjà pu le dire et l’écrire d’une défaite collective, chacun a sa part de responsabilité dans cet échec, moi compris. Néanmoins, il est nécessaire de commencer à en identifier les causes.

Des causes nationales : Les orléanais comme de très nombreux français nous ont envoyé un sévère avertissement. Ils ont exprimé leur inquiétude dans l’avenir de notre pays mais surtout pour leur quotidien (pouvoir d’achat, chômage, sécurité…). Nos responsables politiques nationaux doivent entendre cette inquiétude. Au-delà du changement d’équipe gouvernementale, c’est une nouvelle étape du quinquennat qui doit s’ouvrir s’appuyant sur les fondamentaux de la campagne présidentielle de François Hollande de 2012.

Des causes plus locales sont également à trouver pour expliquer l’ampleur de cette défaite. Certains avancent le manque de « rassemblement » autour de la candidature de la tête de liste. Faire reposer la seule responsabilité de la défaite sur les épaules du PS c’est oublier tout le travail effectué par ses nombreux militants depuis 6 ans pour permettre à nos candidats de se présenter en 2014. (Actions militantes, groupe de travail thématique….)  Modestement, j’y ajouterai le travail des élus de l’opposition pour faire avancer nos propositions et construire des échanges avec les associations de notre ville.

En effet, les militants socialistes pourtant nombreux et dynamiques lors des élections précédentes ont été moins nombreux à se mobiliser, certains se sentant mis à l’écart d’une campagne qui leur échappait d’autres arguant d’un contexte national difficile. Les militants socialistes n’ont été que trop peu associés voir écartés des choix stratégiques de cette campagne  (Projet de ville, propositions, débauchage de centristes…)   A cela s’ajoute des conditions du rassemblement qui n’ont pas été remplies. On compare parfois notre modeste primaire interne avec la primaire citoyenne de 2011. En effet, Martine Aubry, que je soutenais, une fois battue au second tour a fait pleinement la campagne de François Hollande. Mais, il ne faut pas oublier qu’à l’époque, le rassemblement s’était effectué en toute transparence et dans le respect de chaque candidat.

Et pourtant, certes moins nombreux, mais les militants socialistes présents ont fait cette campagne avec énergie et dynamisme mettant un mouchoir sur leur amertume et leur regret.  Je tiens à nouveau à saluer leur engagement.

Beaucoup m’ont interrogé sur mon absence lors de cette primaire interne, j’ai soutenu Michel Brard et je ne le regrette aucunement. Le seul regret que j’exprime aujourd’hui, est de ne pas avoir été assez convaincant afin d’organiser des primaires citoyennes ouvertes à tous. Un élan citoyen qui ne nous aurait pas fait gagner, mais qui nous aurait au moins créé de meilleures conditions pour mener cette élection, avec plus de transparence dans la démarche de désignation et de responsabilités vis-à-vis des citoyens pour le rassemblement.

Notre campagne n’a pas réussi à défendre notre conception du bilan de Serge Grouard, jugé par de trop nombreux orléanais comme positif. Malgré les efforts de communication, nos propositions pour la ville et nos quartiers n’ont pas été entendues à l’exception de la passerelle sur la Loire. Le sens politique de notre projet politique est resté peu lisible. Et malgré le dynamisme et l’engagement du directeur de campagne, la campagne s’est essoufflée très rapidement. La réussite du dernier meeting de campagne n’a pas été suffisante pour remobiliser les équipes.

Pour finir, mon plus grand regret avec cette défaite est de quitter le Conseil Municipal et d’y voir rentrer le Front National. Mon combat contre leurs idées nauséabondes est un des fondements de mon engagement politique qui a commencé lors de la mobilisation populaire suite à l’alliance entre la droite et l’extrême-droite pour les élections régionales de 1998. Ce combat je continuerai à le mener en dehors du conseil municipal, soyez en sûr.

Le temps est à la reconstruction, au rassemblement et non à la compétition ou l’ambition personnelle. L’élection municipale de 2020 est encore loin. Le Parti Socialiste orléanais doit retrouver sa place sur l’échiquier politique local, s’ouvrir aux talents de notre ville, rester à l’écoute des associations. Nos relations avec nos partenaires de gauche devront se retisser peu à peu, apprendre à se faire confiance et à travailler ensemble. Je prendrais toute ma part à cette tache collective.

Dans le même sens, la rénovation de nos pratiques politiques est indispensable pour envisager l’avenir de notre ville. Le moment venu, je défendrai pour les élections municipales de 2020, comme je l’ai fait pour les élections 2014, l’organisation de primaires citoyennes ouvertes à tous les citoyens de gauche d’Orléans. Je défendrais également la construction citoyenne d’un projet pour Orléans. Orléans a besoin d’innovation, de créativité. Nous devrons oser un Orléans solidaire, ouvert, original et résolument humain ! Ces deux préalables seront indispensables pour la reconquête de notre ville.

Sources résultats : http://www.orleans.fr/depot-de-page/mairie-citoyen/vos-elus-instances-de-debat/resultats-elections/municipales/municipales-2014-1er-tour.htm

 

(MAJ) Invité de France Bleu Orléans du 02/04/2014 :

https://soundcloud.com/st-phane-barbereau/baptiste-chapuis-ancien

 

http://apostrophe45.fr/baptiste-chapuis-chacun-a-sa-part-de-responsabilit%C3%A9-dans-cet-%C3%A9chec-moi-compris

http://www.lhebdo-orleans.com/Baptiste-Chapuis-mon-analyse-des-elections-municipales-a-Orleans

http://www.magcentre.fr/baptiste-chapuis-se-positionne-pour-2020/

 

 

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