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Archive for septembre 2014

Depuis mars, Baptiste Chapuis est redevenu simple militant PS. Un statut qui ne l’empêche pas de militer avec autant de conviction. 

BILAN. Il y a un an, Baptiste Chapuis prenait part à l’Université d’été du Parti socialiste de La Rochelle avec la casquette d’élu municipal à Orléans, et le fervent espoir de l’être de nouveau, après les élections municipales de mars. Mais dans le camp de la majorité cette fois, et avec un statut de conseiller municipal en charge d’un dossier de poids. L’histoire s’est écrite autrement et la défaite fut cuisante, pour ne pas dire humiliante avec 23 % de suffrages obtenus au premier tour. Relégué dans les profondeurs de la liste conduite par Corinne Leveleux-Teixeira pour des raisons de rivalité politique et de lutte parricide post Jean-Pierre Sueur, Baptiste Chapuis s’en sort finalement pas si mal. Certes, il a perdu son mandat d’élu d’opposition, mais il porte moins que certains la marque rouge de cette débâcle électorale historique.

« J’ai toujours été militant même quand j’étais élu »

Un an plus tard, redevenu simple militant, Baptiste Chapuis n’a donc pas boudé le rendez-vous socialiste estival. « Qu’on soit élu ou non élu, on a la même place dans cette université. Chacun participe à des ateliers, je suis allé à ceux qui m’intéressaient déjà en tant qu’élu. J’ai toujours été militant même quand j’étais élu. Pour moi, cela ne fait pas une grande différence. Je me suis toujours senti libre dans mes propos », assure le trentenaire. 

« Ni frondeur, ni fan-club » face au nouveau gouvernement constitué par Manuel Valls, Baptiste Chapuis se définit aujourd’hui comme « un militant exigeant ». Certes, il a pris part à La Rochelle à une réunion de « l’Appel des 100 », les élus frondeurs du PS, mais par curiosité politique, et sans esprit d’opposition. « On ne peut pas juger sur des intentions, mais sur des actes. C’est un gouvernement de gauche, avec des personnalités qualifiées. J’ai confiance mais j’attends beaucoup d’eux dans les semaines à venir », commente le jeune Orléanais. 

« Je n’ai aucun regret sur mon engagement dans la campagne. On m’a fait beaucoup de reproches »

Sur le plan local, même privé de tout mandat, Baptiste Chapuis ne désarme pas. Son audience s’est affaiblie naturellement, sa capacité à peser dans les débats locaux tout autant. Pour autant, il garde son bâton de pèlerin. « Je veux que le Parti socialiste retrouve sa place à Orléans. Pour qu’une campagne fonctionne bien, il faut que le parti fonctionne bien. Et le parti socialiste restera la colonne vertébrale des prochaines élections. J’essaie de participer, à la place que j’ai aujourd’hui, modestement mais pleinement, à ce travail. On doit réapprendre à travailler ensemble. Je suis encore identifié comme élu, je reste en contact avec certains acteurs associatifs, acteurs locaux, notamment dans le quartier de l’Argonne. Je continue à être un petit porte-voix, peut-être moins écouté aujourd’hui », poursuit l’ancien dauphin de Jean-Pierre Sueur, et qui avait soutenu, lors des primaires anticipées du PS, la candidature de Michel Brard contre celle de Corinne Leveleux-Teixeira. Il en fit largement les frais.

« Je n’ai aucun regret sur mon engagement dans la campagne. On m’a fait beaucoup de reproches. Quand je regarde ce que j’ai pu faire, je suis plutôt fier de mon engagement dans cette campagne, j’ai saisi la place qu’on m’a donnée même si elle n’était pas bien haute sur la liste. J’ai fait campagne à fond, j’ai mis mes questionnements sous un mouchoir, sans amertume. À l’inverse d’autres, j’ai l’impression de ne rien avoir à me reprocher. J’ai été très loyal pendant cette campagne, plus que certains qui étaient plus hauts sur la liste », confie-t-il. Cette page-là est manifestement tournée. Douloureuse assurément, mais l’apprentissage politique a livré l’une de ses vérités : les combats les plus âpres sont menés en famille, étouffés par des exigences de loyauté que les dominants du moment imposent. 

« L’engagement est toujours le même. Je passe plus de temps à écrire, à rencontrer des acteurs associatifs »

Alors, oui, Baptiste Chapuis veut rentrer à nouveau dans l’arène politique locale, et seul un mandat lui donnerait la possibilité de jouer des coudes et de faire entendre sa voix. Pour l’heure, c’est dans la section Centre-Nord du PS qu’il exerce à nouveau son militantisme. « L’engagement est toujours le même. Je passe plus de temps à écrire, à rencontrer des acteurs associatifs. On est souvent dans l’urgence quand on est élu. Je prends le temps d’écrire aussi sur la vie politique orléanaise », poursuit-il. Au sein du conseil municipal d’Orléans, l’opposition socialiste, réduite à six avec les Verts et le PRG, et privée d’un leader incontesté et d’élus d’expérience, a bien du mal à s’affirmer comme une vraie force d’opposition. D’autant que le Front de gauche donne de la voix, et le Front national de l’idéologie sectaire.

Incontestablement, il y a du grain à moudre pour les militants socialistes locaux. Dans l’ombre certes, mais le travail de reconquête commence toujours par là. Et la persévérance en politique est déjà, en soi, une marque de maturité. 

Anthony Gautier

 

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