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Archive for octobre 2013

Le zénith d’Orléans ne doit pas devenir le porte-voix de la haine raciale et de l’antisémitisme.

Le spectacle de du sulfureux Dieudonné est prévu tout début 2014 au zénith d’Orléans. Dieudonné, aux amitiés douteuses (entre négationnistes, antisémites, et membres du FN), est un multi récidiviste. Il tient régulièrement des propos racistes et antisémites sur scènes ou dans des vidéos publiés sur le net qui font régulièrement l’objet de procédures judiciaires.

La ville d’Orléans ne peut cautionner de tels propos et attitudes sans réagir vivement avec toutes les armes dont elle dispose.  Je demande officiellement à la mairie d’Orléans de prendre un arrêté municipal d’interdiction sur la base d’un risque de troubles à l’ordre public. Le risque juridique du rejet de cet arrêté est réel, mais le risque politique est bien plus important. Nous ne pouvons laisser se banaliser ce discours de haine et ses dérapages nauséabonds.

J’interpelle également le public qui serait tenté d’y venir. Venir écouter Dieudonné, c’est assister à une manifestation d’extrême droite, de haine de l’autre et de remise en cause des valeurs de fraternité qui fondent notre république. Il ne s’agit pas d’un acte anodin.

J’espère très sincèrement que la municipalité UMP ne fermera pas les yeux devant de tels propos sous peine d’être considéré comme complice indirect de ces agissements.

Extrait http://apostrophe45.fr/soci%C3%A9t%C3%A9/cindy-l%C3%A9oni-%C2%ABlescroquerie-dieudonn%C3%A9%C2%BB

apostrophe45. Un militant UMP orléanais crée la polémique ce week-end en reprenant la gestuelle de Dieudonné. Un humoriste que vous connaissez bien pour avoir été en justice face à lui.  
Cindy Léoni (présidente de l’association SOS Racisme). On sait bien toute la signification que Dieudonné met dans ce geste. Évidemment que ce n’est pas un geste tolérable. Maintenant la vraie question qu’il faut se poser concerne la propagation d’une espèce de « Dieudonnite » dans la jeunesse qui reprend son idéologie et ses codes. Alors, il y a peut-être un petit conseil à donner à ces jeunes qui sont manifestement des jeunes de droite. Quand on s’engage en politique, on se doit d’être irréprochable, c’est le premier élément. Le deuxième, il faut rappeler que Dieudonné appartient à une nébuleuse, à une nébuleuse de l’extrême droite dont la boussole est le Front national. Et quand on fait de la politique, on doit savoir aussi que Dieudonné a présenté des listes antisionnistes (ndlr : il a été candidat aux dernières législatives sous les couleurs du Parti antisioniste à Dreux), on doit savoir qu’il a été condamné pour antisémitisme, on doit savoir qu’il y a des liens entre Dieudonné, Soral, les Le Pen et d’autres encore. J’espère que ces jeunes pèchent seulement par naïveté mal placée

apostrophe45. Doit-on lui interdire de venir au Zenith d’Orléans le 11 janvier prochain ? 
Cindy Léoni. Dieudonné, dans chacun de ses spectacles, fait chanter à son public « Shoananas », chanson pour laquelle il a été condamné. Il a peut-être fait appel mais il a été condamné. C’est d’ailleurs ce qui a valu qu’il me poursuive puisqu’à l’issue de la condamnation, l’année dernière, j’ai eu le malheur de dire à l’AFP que Dieudonné ne faisait rire personne. Ce que je comprends, c’est que lorsqu’on attaque Dieudonné sur le terrain de l’antisémitisme, cela lui fait ni chaud ni froid, mais, par contre, quand on le traite de mauvais humoriste, alors là monsieur est vexé. « Shoananas » est une chanson de haine, de haine antisémite, à partir du moment où il continue à distiller cette haine antisémite au sein de ses spectacles, qu’il continue de faire chanter ces chansons-là, ce n’est pas un humoriste, c’est quelqu’un qui tient des meetings politiques sous couvert de spectacle et de show. Il faut donc prendre la mesure de l’escroquerie Dieudonné

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Les socialistes d’Orléans sont consternés par la photo du rassemblement des jeunes UMP et UDI du Loiret publié par l’Hebdo d’Orléans où l’on voit au premier plan un jeune faire le salut antisémite. Ce salut à mi-chemin entre le salut hitlérien et le bras d’honneur a été créé par Dieudonné.

Après les propos de haine proféré par Eric Doligé Président de l’UMP dans le Loiret, les jeunes de droite semblent, eux aussi, effacer peu à peu la frontière idéologique entre la droite républicaine et l’extrême droite.

Alors que dans le même temps la gauche appelle au front républicain pour faire barrage à l’extrême droite, l’UMP avec la complicité de l’UDI tente peu à peu de radicaliser le débat politique pour masquer son manque d’idées et de propositions, elle continue de faire le lit de tous les extrémismes.

Les socialistes d’Orléans demandent officiellement aux responsables locaux de l’UMP et de l’UDI de condamner cette attitude aux références antisémites et de prendre toutes les sanctions nécessaires.

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Dimanche 13 octobre 2013, 23H30, le calme est revenu sur Brignoles
. Alors que les nombreux journalistes remballent leur matériel, le hall des expositions qui fut le décor d’innombrables prises de vue, photos et interviews retrouve son usage premier et s’apprête à accueillir le festival culturel qui se déroule chaque année dans la ville.

Mais il y aura un avant et un après. Entre la portée de l’élection, une cantonale partielle invalidée deux fois par le tribunal administratif, et le traitement dont elle a fait l’objet, les Brignolais ont été surpris, puis amusés mais finalement oppressés. Cette ville, capitale du centre Var, est davantage connue pour son palais des comtes de Provence, ses Médiévales, son marché provençal. Une ville où on sait vivre ensemble plutôt que côte à côte, un lieu de rencontres, de passage, de partage.

Alors, si tout cela est si parfait pourquoi le Front National obtient-t-il ce résultat? Deux thèmes clefs ont structuré la campagne de Monsieur Lopez candidat frontiste: l’immigration et l’insécurité. C’est donc sur ses fondamentaux que le Front National s’est appuyé pour mener la bataille du second tour contre la candidate UMP. Après avoir écarté son ancien chef de file local, le FN mené par Marine Le Pen a entrepris, à Brignoles, de construire une campagne test pour les prochaines municipales. Face à cette offensive, c’est la direction de l’UMP qui est mise à l’épreuve.

Pourtant l’UMP ne s’est pratiquement pas engagée, au niveau national, pour soutenir sa candidate. Celle-ci s’est battue, avec peu de moyens, trop isolée face à une machine frontiste bien huilée. Ce manque de soutien était d’ailleurs manifeste dans les réactions des dirigeants de l’UMP au soir du second tour. Jean François Copé s’est empressé d’annoncer que sa candidate aux élections municipales ne serait pas Mme Delzers, tandis que François Fillon se contente de lire l’échec du gouvernement dans la défaite de … l’opposition!

Certains à droite semblent penser qu’un retour de Sarkozy permettra de siphonner, comme en 2007, les voix de l’extrême droite. C’est un mirage, car la stratégie de Marine Le Pen n’est plus celle de son père. Toujours engagé dans ses logiques de haine sur le fond, le Front National cherche, et parvient parfois, à modeler son image pour se donner l’apparence d’un parti ordinaire. Ce faisant, il capte et fidélise son électorat. En densifiant sa base électorale, le vote FN se développe par paliers. La stratégie menée par l’UMP, espérant un reflux rapide du soutien à Marine Le Pen, est manifestement illusoire.

Le Front National est désormais sortie de sa période de transition qui le vulnérabilisait. Certaines incarnations de l’UMP portent aujourd’hui la responsabilité d’avoir remis en scène le parti-boussole de l’extrême droite qui s’était trouvé déstabilisé électoralement et financièrement après l’échec de l’élection présidentielle de 2007.

Laurent Lopez quant à lui, était intégralement soutenu et porté par les dirigeants de son parti. Marine Le Pen il y a quelques semaines, puis Bruno Gollnish et Marion Maréchal Le Pen dimanche dernier, ont fait le déplacement sur le canton avec un objectif à peine voilé, à savoir tirer des profits nationaux de ce scrutin local. En effet, la stratégie du FN était établie : alimenter une communication qui proclamerait une avancée inexorable de l’extrême droite emmenée par une vague bleue Marine avec en trame de fond l’élection brignolaise.

Nous avions montré dès le premier tour que ce n’était pas la réalité de l’évolution politique de long terme. Pourtant, le Front National a compris l’intérêt durable qu’il pouvait tirer d’une victoire à Brignoles. En filigrane, c’est le discours et la méthode du FN qui ont été testés durant ces dernières semaines.Pour l’extrême droite, il s’agit de capitaliser sur ses scores passés, de s’ancrer, en consolidant sa base électorale des scrutins précédents. Sans détour, les dirigeants du FN ont indiqué vouloir retrouver les bulletins s’étant portés sur Marine Le Pen au premier tour de l’élection présidentielle de 2012.

La stratégie du FN de Marine le Pen est marquée par une inversion, souvent perçue mais rarement expliquée. Il s’agit maintenant de privilégier la victoire électorale à l’avancée sur les idées. C’est une guerre de position qui s’est engagée. En déplaçant les enjeux, en modifiant sa communication, le Front National cherche une configuration plus favorable à ses candidats. Car pour l’extrême droite l’objectif est maintenant de prendre le pouvoir d’abord pour imposer sa politique ensuite. Si le parti respecte les procédures formelles de la démocratie, son fonctionnement interne révèle pourtant la centralisation croissante et personnalisée du pouvoir aux mains d’une petite poignée de dirigeants autour de la lignée des Le Pen.

De son coté, la gauche dans son ensemble porte une responsabilité dans cette situation, notamment en raison de l’imprécision et la fragilité de ses prises de position. Quand certains reculent sur ses principes, via la remise en cause du front républicain, la gauche donne de l’espace à l’extrême droite. De la même façon, c’est quand la gauche défend clairement et sans ambigüité le principe de laïcité qu’elle parvient à faire face aux instrumentalisations du concept par le FN qui n’y trouve qu’un mot permettant de voiler une haine postcoloniale à l’encontre des musulmans. Enfin, lorsque le passage de témoin d’une génération de responsables politiques à l’autre ne s’effectue pas, comme ce fut le cas à Brignoles, le résultat du scrutin en pâtie inévitablement.

L’entrainement collectif vers l’extrême droite d’électeurs, qui en réalité ne partagent pas ses valeurs, se construit sur le développement d’une logique de l’affrontement. Se dessine alors une ligne de fracture, volontairement floue mais sensible dans les esprits, celle de la division entre « eux » et « nous ».

Ce clivage permet tous les excès, de la préférence nationale en passant par les discriminations jusqu’à la ségrégation. C’est le carburant de l’extrême droite, lui permettant d’utiliser une formule générique qui colle aux perceptions d’une partie de l’électorat, sans jamais avoir à affirmer explicitement son programme politique réel. Plus encore, il alimente les argumentaires des groupuscules qui gravitent autour du FN comme le bloc identitaire, dont les derniers autocollants proclament « vivre ensemble? Oui mais sans eux! ». La contradiction laisse paraitre un message communautariste qui appelle à ne vivre que dans l’entre soi. En toile de fond, il affirme une conception ethnique de la nation, essentiellement blanche, tolérant ici et là quelques exceptions pour mieux justifier la règle.

Marine Le Pen annonçait la mort du Front Républicain au soir des résultats. Sa formule masque mal ce qui demeure son désir profond: la mort de la République elle-même. Dans les urnes, les résultats contredisent la présidente du Front National les électeurs de gauche s’étant largement reportés sur la candidate UMP. Cependant la faiblesse structurelle d’une gauche divisée n’a pas permis de faire échouer le Front National. Aussi le sens des priorités politiques des électeurs de gauche ne saurait dédouaner les élus de leurs responsabilités. En effet, un des moyens pour faire reculer le FN serait d’avoir une gauche qui a le courage de ses idées, qui porte sans rougir ses valeurs et qui va jusqu’au bout dans sa promesse d’égalité.

C’est pourquoi, la mobilisation contre l’extrême droite doit passer par la volonté d’avancer sans jamais pouvoir se résumer à une consigne de discipline. C’est à cette tâche de confrontation politique quotidienne, sur les idées comme dans les actes, que doivent maintenant s’atteler les responsables politiques locaux comme les dirigeants nationaux de l’ensemble des partis républicains. Quand l’extrême droite progresse dans les urnes ou dans les esprits, c’est l’Histoire qui bégaie à nouveau. Et si les politiques ont besoin des électeurs pour accéder aux responsabilités, les citoyens exigent de leurs représentants le respect, la dignité et la sincérité des engagements. C’est la condition fondamentale qui permettra de faire reculer durablement le Front National. Depuis le 13 octobre à Brignoles, nous ne pouvons plus ignorer cette responsabilité collective.

Cindy LEONI
Présidente de SOS RACISME

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