Mon intervention lors du Conseil Municipal du 21 décembre 2012
Monsieur le maire
Mes chers collègues,
Avant d’aborder la question centrale du budget, je voudrais revenir sur son élaboration.
Comme évoqué lors du Débat d’Orientation Budgétaire, en effet, Orléans connait un fonctionnement unique en France dans les villes de même importances. La commission Finance ne se réunit que 3 fois dans l’année. Une habitude orléanaise qui ne permet pas une réelle transparence et un contrôle démocratique serin des finances de notre collectivité. Je regrette vivement cette situation alors même que les échanges avec M. Martin sont toujours très courtois et les réponses précises.
Je fais le vœu que pour 2013, vous preniez conscience de cette situation et que vous permettiez à tous les élus de la majorité et de l’opposition de suivre la vie budgétaire de la ville. Je profite de l’instant pour saluer les services de la ville qui ont élaboré ce budget.
Concernant le budget 2013
Lors du survol du rapport de présentation du budget 2013, qui vous me le concéderez, tient plus d’un outil de communication politique que d’un document budgétaire. J’ai dans un premier temps cru que le Débat d’Orientation Budgétaire avait permis de corriger vos choix budgétaires. En effet, vous reprenez dans ce rapport les mots et expression utilisé par l’opposition pour qualifier les défauts de vos orientations. Si je voulais résumer en une phrase, « Mettre l’humain au centre des politiques en construisant un budget anti-crise ».
Cela partait d’une bonne intention, mais derrière ces slogans, cet affichage, quelle déception ! Nous trouvons un budget identique aux années précédentes. Des choix que nous dénonçons depuis 4 ans, une reconduction technique d’un budget sans souffle.
Sans vouloir tomber dans une analyse sémantique des termes utilisés, votre communication autour de ce budget, et vos interventions de ce soir, démontrent le fossé politique entre votre budget et un réel budget anti crise qui positionne l’humain d’abord.
Quand vous parlez aux Orléanais de démocratie locale, vous faites de la Communication descendante et des Réunions d’informations, alors que nous pensons co-construction, participation des habitants, vision globale, impact local.
Quand vous parlez aux Orléanais de Proximité, vous entendez principalement travaux de voirie, alors que nous défendons également le lien social et le travail des associations.
Quand vous parlez aux Orléanais de « Social », vous nous dites que vous répondez aux demandes, alors que nous pensons que la municipalité doit être moteur pour aider celles et ceux qui en ont besoin, encore plus en ces temps difficiles. Un CCAS ne doit pas terminer son exercice de manière excédentaire de près d’un million, en cette période qui plus est face aux 10 000 ménages pauvres d’Orléans. Ce n’est pas acceptable.
Quand vous parlez budget anti-crise, vous entendez soutien à l’investissement, un soutien à l’investissement certes nécessaire pour maintenir l’emploi dans le BTP mais insuffisant pour que la commune soit un véritable bouclier social face à cette crise.
Un budget c’est faire des choix, fixer des priorités. Vos choix, vos priorités ne sont pas les nôtres.
En 2011, nous vous interpellions pour le lancement d’une étude pour l’implantation d’une nouvelle structure sur Orléans pour faire face à la centaine de famille en attente de place en crèche. Cette étude aurait permis d’identifier un site permettant d’accueillir ce type d’équipement. Les excédents récurrents du CCAS auraient permis de financer une crèche pour au moins 40 enfants. Cette crèche aurait pu être inaugurée en fin d’année 2013. Votre politique pour la petite enfance manque d’ambition.
Concernant le budget de l’action sociale en fonctionnement, je me suis prêté à une analyse comparée, cher à M. Martin, entre 2010 et 2012, donc en plein cœur de la crise, dans les villes à la population entre 100 et 120 000 habitants proche de celle d’Orléans.
Mulhouse : Augmentation 8.2%, Rouen : + 12%, Metz 7.8% Besançon 8.3% Nancy 4,6% ..
En dehors de la strate, Angers +15%, Reims 10 %
Pour Orléans, on constate que la part du budget consacré à l’action sociale diminue, une légère augmentation de 0,3% est constatée entre 2010 et 2012 et surtout, sans vouloir me répéter, 2 millions d’excédents pour le CCAS … Est-ce vraiment un budget anti crise ?
Pour continuer, sur les dépenses d’investissement, d’autres choix sont possibles. Vous avez fait le choix de vous entêter notamment sur la question du parking du Cheval rouge ou encore sur l’alignement de la rue des Carmes ce qui pèse sur les comptes publics. Je regrette que la Convention Territoriale de l’Argonne avance péniblement. Les habitants de ce quartier ont un sentiment d’abandon.
Je ne reviendrais pas sur la question de l’Aréna et sur la nécessité d’agir pour la rénovation des équipements notamment sportifs que sera traité par mes collègues. Je réitère notre demande pour la réalisation et la diffusion d’un programme pluriannuel d’investissement pour les équipements municipaux. L’anticipation est indispensable.
Pour terminer mes propos, je vous propose d’étudier une augmentation des recettes, notamment en fonctionnement.
Nous avons voté une taxe locale sur la publicité extérieure mais en choisissant de ne l’appliquer qu’à certains affichages publicitaire (12m2 soit les 4X3), ce qui rapporte environ 150 000€ à la ville.
Pourquoi ne pas étendre cette taxe à l’ensemble des affichages publicitaires notamment pour les espaces publicitaires entre 7 et 12m2 ? Il s’agirait d’une recette non négligeable qui pourrait être mobilisée pour l’action sociale.
Au vu des ces éléments, et de le non prise en compte de nos propositions faites précédemment pour faire de se budget un réel budget anti crise qui dépasse les effets d’annonce, nous voterons contre ce budget.
D’autres choix sont possibles.
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