Intervention lors du Conseil Municipal du 18/03/2011
Monsieur le Maire,
Le 3 février dernier vous avez organisé une réunion d’information sur la mise en œuvre de la convention territoriale Argonne et avez fait à cette occasion un certain nombre de déclarations sur lesquelles il m’apparaît nécessaire de vous demander quelques précisions.
Pour éclairer ces questions je suis obligé de préciser le contexte dans lequel se déroule la mise en œuvre de cette convention.
Le 12 février 2008, vous avez signé, au nom de la ville d’Orléans, avec différents partenaires (Etat, ANRU, Région Centre, Département du Loiret, CDC, OPAC d’Orléans, SA HLM Nouveau Logis et Association Foncière Logement) la Convention Territoriale de l’Argonne (CTA-ANRU).
Cette convention fait suite à une première convention (CTA) signée 4 ans auparavant, le 19 mars 2004 (cf page 5 de la CTA-ANRU – en fait cette convention a fait l’objet d’une délibération du CM le 19 mars mais n’a été signée que le 15 juin 2004).
Cette première convention était une annexe (cf page 3 du document) au contrat de ville de l’agglomération orléanaise, lui-même signé, 4 ans auparavant, le 4 juillet 2000.
Dans le Contrat de ville le caractère prioritaire du quartier de l’Argonne était clairement affirmé (cf page 34 ), les principaux axes d’action étaient définis et la nécessité de passer une convention territoriale spécifique était également inscrite.
Le caractère prioritaire de l’action de requalification urbaine du quartier de l’Argonne était donc ainsi confirmé dès l’année 2000 et les grandes orientations d’action faisaient donc l’objet d’engagements de la ville d’Orléans avec différents partenaires, dont l’Etat, au moment de l’élection municipale de 2001.
Il appartenait à la nouvelle municipalité de préciser les orientations, voire de les modifier ou de les remettre en cause. Elles ne furent pas remises en cause et il fallu attendre plusieurs années pour qu’elles soient précisées.
A ce jour, il est utile de faire le point sur la mise en œuvre de la CTA-ANRU mais il est aussi légitime, compte tenu de ce qui est dit plus haut, de faire le bilan de 10 ans d’action de la municipalité en matière de rénovation urbaine du quartier de l’Argonne.
Le 3 février dernier vous vous êtes félicité de la réalisation d’un certain nombre d’opérations. Il est utile de voir plus précisément ce qu’il en est :
- requalification de la rue de l’Argonne, de la première partie du marché de l’Argonne, de la place Dom Bosco. Les habitants du quartier apprécient ces aménagements et je me réjouis qu’ils puissent enfin en bénéficier mais comment ne pas signaler que la requalification de la rue de l’Argonne était déjà prévue dans la CTA de 2004 (cf page 19), il y a maintenant 7ans, et que les autres opérations sont toutes réalisées avec des retards importants sur le planning annexé à la convention (cf annexe 2A à la CTA-ANRU) : place Dom Bosco prévue au 1er semestre 2008, marché de l’Argonne prévu en 2008-2009, réalisés en 2010.
- les résidentialisations. Les premières réalisations (Hautes Maisons et Grand-Villiers) sont bien accueillies et sont un encouragement pour la suite du programme mais elles ont été réalisées avec 2 ans de retard sur le planning et les autres réalisations sont victimes des mêmes retards (Blason et Petit Pont , engagés fin 2010 mais prévus en 2008 et même dès 2005 dans la première convention –page 34-). Toutes les opérations devaient être achevées ou au moins engagées avant la fin 2010, y compris le Clos Boudard. Nous en sommes loin !
- la réhabilitation des logements. Un programme important de réhabilitations a été engagé avant la signature de la convention et c’est certainement le point le plus positif de l’action conduite, non par la municipalité mais par l’OPAC, les Résidences de l’orléanais, en revanche la seule opération inscrite dans la CTA-ANRU, la réhabilitation de la tour Marie Stuart, qui devait être réalisée fin 2009-début 2010, n’est toujours pas engagée.
- Les opérations relatives à l’amélioration de la qualité de service se déroulent conformément, semble-t-il, au planning de la convention.
- Les autres opérations d’aménagement subissent les mêmes retards que les autres opérations : la réalisation de la liaison Wichita-Rouget de Lisle et la démolition du 2et 4 av de Wichita qui la conditionne, l’aménagement de la place César Franck, la réhabilitation du centre commercial, prévues en 2009 ne sont pas engagées.
- Le réaménagement de l’immeuble St Saëns en Hôtel d’entreprises et maison médicale semble abandonné au profit d’un retour à sa vocation logement mais l’aménagement d’une maison médicale rue du colonel O’Neill est différé. Sine die ?
Les plus graves inquiétudes, et c’est sur ces points que porteront mes questions, portent sur l’aménagement du Clos Boudard, de la friche Stenwick et sur la réalisation des équipements prévus dans la convention : démolition du gymnase Rouget de Lisle (il ne s’agit nullement d’une « rumeur» comme vous l’avez déclaré lors de la réunion du 3 février puisque cette démolition figure clairement dans la convention -page 13- et dans le planning -annexe 2A- ). Elles portent aussi sur la construction de l’équipement sportif de proximité, et la réalisation de la maison de la musique, tout deux prévues dans la CTAA-ANRU.
Le Clos Boudard : l’aménagement des espaces publics du Clos Boudard figurait déjà dans la convention de 2004 avec pour objectif de remédier « au sentiment de délaissé » qui était déjà ressenti à l’époque (page 27 de la convention). Un réunion d’information sur un projet de démolition-résidentialisation a bien été organisée le 1er mars 2006 mais elle n’a pas connu de suite.
Dans la convention CTA-ANRU sont prévus : la résidensialisation (2010-2011), le désenclavement de ce Clos (2011), et la création du square Clos Boudard (1er semestre 2010) or, le 3 février, vous avez été particulièrement évasif sur le calendrier d’engagement de ces opérations, les renvoyant à un avenir incertain.
Vous avez certes lancé, en juillet 2010, une consultation pour la réalisation d’une étude sur la requalification de l’îlot Stenwick-Clos Boudard, mais nous n’avons eu aucune information sur les suites qui lui ont été données. Compte tenu des retards importants constatés pour cette opération, pouvez-vous nous indiquer quand vous envisagez de lancer une concertation, nécessairement approfondie compte tenu de l’ampleur de ce projet, avec la population du quartier ? Quand pensez-vous commencer les travaux ? Et pouvez-vous précisez si vous envisagez des démolitions comme ce fut envisagé lors des premières réflexions sur ce projet ?
La friche Stenwick : la nécessité de son aménagement est une priorité pour l’avenir du quartier et elle était déjà indiquée comme telle dans la convention territoriale de 2004. Depuis, son destin a évolué puisqu’elle est passée du stade de friche à celui de dépôt de gravats.
Dans la CTA-ANRU la réalisation de la maison de la musique sur ce site n’est programmée que pour 2012. Il n’y a donc pour l’instant aucun retard ! Mais afin de se prémunir contre ce risque, pouvez-vous prendre l’engagement d’engager dès maintenant, sans plus tarder, en attendant la fin de la réalisation des travaux du tramway, la concertation sur l’aménagement de cet espace en relation avec l’aménagement du Clos Boudard et sur la définition de l’équipement socio-culturel qui doit y être réalisé ?
L’avenir du gymnase Rouget de Lisle, la création d’un équipement sportif et l’aménagement de la zone Rouget de Lisle-place Mozart : vous avez publiquement remis en cause la démolition du gymnase Rouget de Lisle que vous aviez fait figurer dans la CTA-ANRU que vous avez signée. Ce revirement dont j’ignore dans quel cadre il a été décidé, remet vraisemblablement en cause la réalisation de l’équipement sportif de proximité prévu dans la convention. Il a aussi des incidences sur la réalisation de la voie Rouget de Lisle-Wichita et, me semble-t-il, sur l’aménagement du secteur de la place Mozart.
Pouvez-vous nous préciser quelle méthode de concertation vous entendez mettre en œuvre pour aboutir à un projet d’aménagement de ce secteur, cohérent avec ce qui sera envisagé sur le secteur Stenwick-Clos Boudard et selon quel calendrier?
Pour une approche globale :
Les objectifs de l’étude sur la requalification urbaine de l’îlot Stenwick-Clos Boudard définis dans le CCTP sont assez imprécis et à géométrie variable. Il est question tantôt de « projet global » mais il est précisé que la globalité se limite aux îlots situés de part et d’autre du Bd Marie Stuart et de la ligne de tramway entre les stations Mozart et Grand-Villiers », parfois de « principes d’aménagement du secteur sud de l’Argonne » et l’enjeu est défini comme devant permettre de « recomposer le territoire de l’Argonne, mettre en valeur le quartier et les équipements ». Les auteurs de l’étude étant invités à avoir une approche très large puisque « le périmètre de réflexion pourra être plus large que le périmètre de l’étude » !!?? et qu’il devront prendre en compte d’une part, la « reconstruction des logements du Clos O’Neill, la résidentialisation du Clos Boudard, le projet des équipements publics (équipement sportif, culturel) de niveau d’agglomération » (c’est nouveau !) et d’autre part, l’arrivée de la « deuxième ligne de tramway, la restructuration de la place Mozart, la restructuration de la place Mozart et la démolition du gymnase Rouget de Lisle (encore !) et la résidentialisation des îlots des rues Berlioz et Couperin ».
Dans ces conditions, puisqu’il ne se passera rien dans ce secteur en 2011, ne serait-il pas plus raisonnable, plutôt que de faire du pointillisme urbanistique, de lancer immédiatement l’étude d’un véritable plan urbain du secteur, Boudard, Stenwick, Rouget de Lisle, Mozart pour en faire un vrai centre urbain de quartier ?
Pouvez-vous nous préciser sinon, comment vous entendez assurer la cohérence de l’aménagement de ce secteur et comment vous entendez organiser la concertation pour y parvenir ?
Pour la transparence :
Dans le CCTP de l’étude à laquelle il est fait référence ci-dessus il est mentionné parmi les annexes du dossier de consultation un certain « Plan étude Julien ».
Pouvez-vous préciser quel est le maître d’ouvrage de cette étude ?
S’il s’agit de la ville d’Orléans, comme nous sommes en droit de le penser, pouvez-vous préciser comment elle a été financée et à partir de quelle décision ?
Je vous serais par ailleurs reconnaissant de bien vouloir m’en faire adresser copie.
La gestion urbaine de proximité.
La requalification urbaine est indispensable mais l’amélioration de la vie quotidienne des habitants dépend de l’amélioration de la gestion urbaine de proximité. La CTA-ANRU signée le 12 février 2008 prévoyait qu’une convention de gestion urbaine de proximité serait signée dans les six mois (page 12) qui suivaient la signature de la convention elle-même, soit pour fin 2008. La municipalité s’est précipitée avec une sage lenteur pour traiter cette question puisqu’une consultation vient d’être lancée pour…une mission d’animation et de rédaction de la convention qui doit intervenir en juin 2011 (les bureaux d’études devaient répondre avant le 23 février 2011). Le retard moyen de 2 ans pour les opérations de l’Argonne est donc respecté !
Pouvez-vous nous préciser comment les habitants et leurs associations seront associés à la préparation de cette convention dont l’objet les concerne très directement ?
[…] Article du 4/04/2011 : Orleans: Les retards de la Convention Territoriale Argonne […]