Communiqué de presse
Avec leurs récentes déclarations dans la presse à propos d’une nouvelle localisation possible pour l’Aréna, MM Grouard et Carré viennent de promouvoir le rétropédalage au rang de discipline sportive. Peut-être faudrait-il dores et déjà leur suggérer d’inclure une piste dans leur projet de « complexe multifonctionnel » baptisé Aréna, afin de permettre aux rétro-cyclistes de s’entrainer dans de bonnes conditions.
Il aura donc fallu près de deux ans à Serge Grouard et aux rares membres de son équipe convaincus de la pertinence de ce dossier pour comprendre à quel point le choix de l’ïle Arrault était absurde. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir été informés des conséquences funestes liées à la volonté de retenir ce site d’implantation, le plus mauvais possible. Les riverains et l’association de défense de l’ïle Arrault n’ont guère été écoutés sur ce point.
Aujourd’hui, les élus du groupe socialistes, verts et apparentés constatent que ce qui devait être le plus grand investissement jamais porté par la mairie d’Orléans est, sinon ajourné au prochain mandat, du moins noyé dans un flou qui n’a rien d’artistique. On demeure en effet confondu devant autant de désinvolture et de légèreté dans la gestion d’un projet financièrement aussi lourd. On a l’impression d’une navigation à vue, sans perspective d’ensemble, sans maturation suffisante des options retenues en amont, en posant des jalons au petit bonheur la chance. Résumons une situation devenue bien confuse:
1) sur le site : Pour l’instant, le projet n’est pas stabilisé. Il se promène d’un point à l’autre, tout en restant sur les bords de Loire. Certes, le périmètre aujourd’hui occupé par FAMAR est déjà un site industriel et l’on peut espérer qu’une Arena s’intègrera mieux dans le paysage environnant qu’une usine de médicaments. D’autre part si l’hypothèse FAMAR était retenue, l’Arena se rapprocherait un petit peu des arrêts de tram. Cet équipement n’en resterait pas moins essentiellement desservi par la voiture. Alors que l’on déclare vouloir « adoucir la circulation » sur la RN 20, par la réalisation de « verrous », les flux de transit se trouveraient encore plus concentrés sur cet axe déjà surchargé : cherchez l’erreur ! En outre, toutes les études lancées sur ce dossier et les commandes passées auprès des cabinets d’architecture l’ont été en envisageant le seul choix de l’ile Arrault. Tout est donc à reprendre, ce qui augmente d’autant les coûts (déjà élevés à ce stade) et oblige à étudier la faisabilité d’un NOUVEAU projet. Par ailleurs, Famar ne déménagera qu’en 2013 et il restera encore à dépolluer le site. Il paraît difficile, dès lors, d’envisager des travaux avant 2014 et la prochaine élection municipale, dont l’Aréna sera sans doute l’un des principaux enjeux.
2) Sur les aspects financiers, les points d’interrogation demeurent nombreux, depuis le financement de l’État, qui ne devrait pas être connu avant 2012 alors qu’il hypothèquerait lourdement le projet s’il n’était pas à la hauteur des espérances de la majorité municipale, jusqu’aux conséquences budgétaires considérables induites pendant 30 ans par le financement de ce très couteux équipement. Rappelons que l’équipe majoritaire a fait le choix d’un partenariat public privé, ce qui constitue certainement la solution la plus rentable pour les partenaires privés, mais la plus coûteuse pour les finances publiques.
3) Le principe même de l’Aréna semble pour beaucoup toujours contestable. Rappelons que seuls 40% des évènements programmés dans ce complexe auront une finalité sportive. En outre, la salle ne sera accessible qu’à l’équipe de basket pro A et à quelques événements culturels ou sportifs alors que de nombreuses associations ont besoin de lieux d’expression culturelle ou sportive. Enfin, Orléans ne pourra rentabiliser deux équipements de jauge comparable, tous deux également modulables et situés par surcroît à seulement deux kilomètres l’un de l’autre : Comment, dans une ville de 115 000 habitants, remplir un zénith et une Arena une centaine de fois par an ? Quelle gabegie d’argent public ! Quelle erreur manifeste d’appréciation !
En 2010, avec le rachat du site de FAMAR, la ville avait déjà déboursé 8,3 millions d’euros. Cette année, c’est près de 3 millions d’euros qui seront dépensés, peut être en pure perte si l’État s’abstient de contribuer au projet. Pendant ce temps là, le budget de l’action sociale, lui, est en baisse.
Décidément, la crise n’existe pas pour tout le monde…
Jean Philippe GRAND, Corinne LEVELEUX-TEIXEIRA et Baptiste CHAPUIS
Pour le groupe socialistes, verts et apparentés
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