Insécurité à Orléans : Bataille de chiffres face à une réalité quotidienne
C’est devenu une banalité de constater que la réalité quotidienne de l’insécurité à Orléans est très différente des chiffres toujours excellents annoncés régulièrement en Conseil Municipal ou dans la presse par MM. GROUARD et MONTILLOT. Ce décalage est très clairement expliqué dans le Nouvel Observateur de ce jeudi 18 novembre par Alain BAUER, proche de Nicolas Sarkozy et Président de l’Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale qui, comme l’écrit cet hebdomadaire, pointe les faiblesses de la statistique si souvent utilisée pour justifier les dispositifs municipaux.
Celui-ci déclare qu’il faut être « très prudent » sur les chiffres : « nous luttons contre le fétichisme du chiffre unique ». Il dénonce « la principale faiblesse des statistiques policières : la sous-déclaration des faits, parfois de leur enregistrement. Grâce au travail de fond des enquêteurs de l’INSEE, on sait que des millions de faits ou de troubles ne sont pas signalés. Ce chiffre est à rapporter aux 4,2 millions de faits enregistrés par la police qui donnent lieu à 3,2 millions de procédures sont seulement 15% débouchent sur des poursuites judiciaires. Du coup le taux de productivité du système reste très faible. Du fait d’une certaine impunité technique, on peut comprendre pourquoi le sentiment d’insécurité (qui serait plutôt un climat lié à la progression des violences physiques) reste élevé ».
Quant aux chiffres, le Nouvel Observateur publie les chiffres officiels sur « taux de criminalité dans 400 circonscriptions de sécurité publique de plus de 10 000 habitants en 2009 (France métropolitaine) ». On voit que sur ces 400 circonscriptions, celle d’Orléans apparaît en 209ème position… ce qui est bien loin des discours officiels selon lesquels nous serions dans les premiers de la classe sur ce sujet.
MM. GROUARD et MONTILLOT ne manqueront pas d’essayer de se justifier en expliquant que le périmètre de la circonscription de police d’Orléans n’est pas seulement celui d’Orléans. N’empêche… Tout est lié. Et surtout, ce que dit Alain BAUER avec clarté, c’est qu’il faut absolument se méfier des chiffres.
Donc méfions nous des chiffres et n’oublions jamais que seule une action tenace et quotidienne portant à la fois sur la prévention, la proximité et la répression proportionnée de chaque acte de délinquance peut permettre d’apporter une réponse concrète aux questions d’insécurité qui préoccupent nos concitoyens.
Baptiste CHAPUIS
Communiqué du 22 novembre 2010
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