La ville d’Orléans s’est réjouie, à raison, de l’implantation d’un Franprix à l’Argonne, et de la future implantation d’une supérette à La Source, dans le centre commercial de La Bolière. L’opposition municipale s’en réjouit également, bien évidemment.
Néanmoins, les élus « socialistes, verts et apparentés » tiennent à redire qu’ils ne partagent pas la vision de Serge Grouard de la politique d’action économique, en particulier pour ce qui est du commerce de proximité. Il serait plus juste, d’ailleurs, de parler de politique «d’inaction économique».
Nous l’avons dit, et redit : nous pensons qu’il faut plus de volontarisme public. Il faut que la ville soit un moteur très actif pour installer et maintenir le commerce dans tous nos quartiers, la puissance publique doit se saisir de ces questions et ne pas regarder les trains passer.
Il aura fallu la récente disparition d’une brasserie orléanaise plus que centenaire, remplacée par un n-ième magasin de téléphonie, pour qu’enfin la majorité UMP-MoDem-MPF propose la création de mesures de protection du commerce et de l’artisanat de proximité. Nous regrettons que malgré nos demandes répétées cela n’ait pas été fait plus tôt.
Néanmoins il reste beaucoup à faire. En particulier dans un quartier, qui est l’œuvre exclusive de l’actuelle majorité : le quartier de la ZAC Coligny, ex-îlot de la Râpe.
Car là, du point de vue commercial, Serge Grouard partait de peu, et n’est pas arrivé bien loin.
Dans un quartier neuf et repensé, on peut, si on le veut, se donner les moyens de mettre de la vie, d’organiser l’espace pour permettre les échanges, les rencontres, de diversifier les fonctions ou encore de créer une dynamique associative…
La droite orléanaise n’a pas voulu se donner ces moyens… Ce quartier semble abandonné…
Quels sont les commerces qui se sont implantés ?– Deux banques : elles vont très bien, comme toutes les banques, merci pour elles.
– Une boutique de machines à coudre, le seul survivant des commerces présents précédemment dans le quartier
– Une boutique de presse-tabac, qui n’est que le transfert de celle de la rue de la gare, à 150m de là.
– Une boulangerie-pâtisserie « traditionnelle » qui n’ouvre ni le samedi, ni le dimanche, faute de vie dans le quartier
– Un salon de coiffure
– Une sandwicherie franchisée par une grande multinationale, seule enseigne éclairée le soir, mais pour combien de temps ?
– Un bar à pâtes qui ne doit qu’aux employés de bureau d’être encore ouvert.
Et c’est tout.
Et il reste encore, depuis des mois, de nombreux locaux commerciaux vides.
Nous n’oublions pas deux commerces qui ont été parmi les premiers à ouvrir : la sandwicherie-boulangerie située sur le haut de la dalle, et la supérette « Mini-Casino ».
Pour eux, l’histoire est déjà finie :
– le tout premier commerce de ce quartier a été mis en liquidation judiciaire (jugement du 3 mars 2010);
– la supérette est définitivement fermée depuis plusieurs semaines.
Le Maire d’Orléans n’a pas créé un quartier, il a laissé faire les promoteurs et les aménageurs, sans aucune vision politique de ce qu’est un quartier vivant. Il s’agit d’une erreur historique.
Comme Joëlle Beauvallet et Pascal Martineau, conseillers d’opposition de l’époque, le disaient dans une conférence de presse en 2004 – il y a 6 ans ! -, la majorité n’a réuni aucune des conditions qui permettent à ce quartier d’être un vrai lieu de vie :
– pas d’espace public, (jardins)
– pas de service public,
– beaucoup moins de logements sociaux que ce qu’Olivier Carré, maire-adjoint à l’urbanisme, ne cesse d’annoncer,
– pas même les moyens pour les parents avec une poussette, les personnes en fauteuil, de circuler aisément (la ville n’a pas voulu faire de pan incliné et l’ascenseur installé à la place est perpétuellement en panne).
La Zac Coligny est devenue une juxtaposition de bureaux et d’immeubles-dortoirs.
Et l’oubli de ce quartier continue, puisque, cet été, alors que le tramway est arrêté, la station de tramway Coligny n’est pas desservi par le bus de substitution : les habitants doivent aller soit à Libération, soit à Antigna !
Les élus du groupe « Socialistes, Verts et apparentés » demandent à la majorité et au Maire d’Orléans
– de réagir vite pour améliorer ce quartier, sauver ses commerces et implanter des services publics
– de réfléchir pour l’implantation d’un jardin public (pourquoi pas sur l’îlot F qui sert de parking d’appoint, et qui a subi, il y a quelques semaines un effondrement du sous-sol ?)
– d’abandonner leur posture idéologique et dogmatique qui profite aux promoteurs
– et surtout, de ne pas renouveler ce genre d’erreurs dans les prochaines opérations urbaines.
Baptiste CHAPUIS
Communiqué du 1 Juillet 2010
C’est facile de critiquer quand on n’est pas aux commandes, Baptiste.
Je ne dis pas que ce que tu allègues est faux mais cette zone a été réalisée bien avant la crise, donc à des tarifs immobiliers insensés…
Si tu étais toi-même investisseur, en l’état actuel de l’économie, irais-tu engager quelques centaines de milliers d’Euros dans une cellule brute de béton pour ouvrir une boutique dans ce quartier ?
Pas moi ! Et raison de plus si cet argent n’est pas le mien mais celui du contribuable orléanais.
C’est la même chose pour tout le monde, même dans les villes socialistes.
La vie commerciale ne reviendra qu’avec la confiance en l’économie, donc avec une relative croissance. Pas avant. Ca peut demander encore quelques années, et ce, quelle que soit la couleur politique du prochain président. Dans ces conditions, accuser la municipalité est se tromper de cible ou user d’arguties politiciennes sans valeur.
Manque un commerçant : le service contentieux de Pôle Emploi s’y est aussi implanté !
L’habitant de la ville regrette la mocheté « La Défense » qu’est devenu Coligny ! Une butte d’immeubles froids. Y avait sûrement mieux à faire que ces trucs. Mais bon les loyers d’entreprises sont sûrement plus rémunérateurs que les loyers de particuliers… Quitte à gâcher l’esthétique de la ville (mince c’est déjà fait).