C’est devenu une tradition orléanaise. Après la fête de la musique et l’arrivée de l’été, vient le temps de l’annonce des arrêtés sécuritaires de M.Montillot. Rien n’évolue, pas débat pas de chiffrage. Rien pour évaluer la pertinence de ces dispositifs à fort impact médiatique.
Les arrêtés sont identiques, les arguments pour les combattre également. Les faits sont tenaces et ne donnent pas raison au Monsieur Sécurité d’Orléans.
Déjà en Juin 2009, l’opposition municipale réagissait vivement à ces annonces.
1 – L’arrêté pour les mineurs de moins de 13 ans est de retour. Sans débat en Conseil Municipal, sans bilan chiffré de l’exercice précédent, l’adjoint Montillot relance à grand renfort de communication son couvre-feu pour les mineurs de certains quartiers d’Orléans. Le groupe des élus socialistes verts et apparentés condamne le recours à ce couvre-feu.
Il s’agit d’un coup de communication inutile, inefficace et stigmatisant.
- Inutile, car la législation actuelle permet déjà aux autorités de prendre toutes les mesures de protection des mineurs et ce toute l’année. C’est le cas à St Jean de la Ruelle qui agit au quotidien sans annonce médiatique.
- Inefficace, car chaque été seuls un ou deux jeunes sont concernés.
- Et enfin, stigmatisant car seuls certains quartiers sont visés. Ces quartiers sont ceux où les familles ne partent pas en vacances. Il ne suffit pas de prendre des mesures médiatiques, il faut aller au fond de la question et se demander pourquoi ces enfants sont seuls en ville.
2 – La deuxième version de l’arrêté municipal sur la question du caravaning est inacceptable. Il s’agit d’un arrêté qui avance masqué en visant tout particulièrement les gens du voyage. L’opposition préfèrerait que l’agglomération orléanaise se mette en conformité avec la loi en créant un nombre de places d’accueil suffisant plutôt que de mettre en place une nouvelle procédure de sanction mal venue.
3 – L’arrêté anti-prostitution quant à lui, ne fait que déplacer le problème d’Orléans aux villes périphériques et de la prostitution de rue à la prostitution d’appartements. La prostitution à Orléans n’a donc pas disparu, elle s’effectue dorénavant grâce à Internet et aux petites annonces rendant extrêmement difficile le travail quotidien des associations de prévention et d’accompagnement des prostitués (Le Nid). Le groupe des élus socialistes verts et apparentés demande qu’un débat autour de la pratique prostitutionnelle à Orléans se fasse, entre la ville et les associations œuvrant dans ce domaine, afin de revenir sur cet arrêté cynique.
4 – Enfin, l’arrêté anti-bivouac qui ressemble plus à un arrêté anti-mendicité réservé uniquement aux grands axes commerçants du centre ville ne fait que déplacer un problème que la ville ne veut pas voir.
La majorité municipale, avec ces arrêtés, cache la misère sociale d’Orléans sans s’en préoccuper et en traiter les causes. Nous l’avons démontré lors du débat budgétaire (« le budget de l’action sociale n’est pas à la hauteur de la crise »), nous continuerons à le dénoncer.
(Communiqué de presse du Mardi 22 Juin)
J’ai enfin le temps de dire que les bilans chiffrés, ils n’aiment pas ça car il faudrait mettre en appui des procès verbaux et surtout des actes judiciaires répertoriés.
« Il faut souligner la mystification des prétendues chiffres de la délinquance, produits au soutien de la mise en scène de la montée des périls comme du satisfecit récurent du gouvernement et de Mr Montillot sur les effets de sa politique.
Il faut affirmer que ces données ne mesurent nullement la délinquance, mais uniquement l’activité des services de police, dont les variations ne peuvent être exclusivement rapportées à celle des crimes et délits, a fortiori dans un contexte où les agents ne sont évalués que sur leurs indicateurs statistiques.
En réalité, les seuls chiffres fiables sont ceux de la délinquance judiciairement constatée, qui ne sera jamais que la part incompressible d’une réalité par nature occulte.
Rappelons l’échec de la politique sécuritaire :
– la radicalisation et la cristalisation des comportements violents,
– l’échec patent de l’obsession carcérale en matière de réduction du risque de la récidive,
– la croissante pénétration mafieuse de notre économie et notre société. »
P.M. et V.S. magistrats.