Ci-dessous un excellent article découvert sur le non moins excellent blog de la section Jean Zay du PS.
Stress au travail, souffrance au travail… l’ « épisode » malheureux des suicides chez France Telecom semble avoir remis à l’ordre du jour la question de la dégradation des conditions de travail. Il serait temps!
Je ne suis pas là pour critiquer le réveil (tardif) de la classe politique: si ces évènements permettent de remettre la question du travail au centre des préoccupations politiques ainsi que les récentes déclarations de Xavier Darcos laisseraient à penser c’est bien la moindre des choses.
Mais je voudrais tout de même remettre ce sujet en perspective et inciter nos lecteurs à la méfiance contre de tels effets d’annonce dont nos femmes et hommes politiques raffolent. Parce que oui il était temps de se saisir de ce problème, parce que non le travail, dans certaines conditions, ne fait pas le bonheur!
Mais s’agit-il d’un phénomène nouveau?
Déjà en 2004 Philippe Askenazy dénonçait dans « Les désordres du travail. Enquête sur le nouveau productivisme » paru à la République des idées, les dégâts causés par la dégradation des conditions de travail dans les entreprises. Un essai qui s’ouvre sur un constat consternant: « Aujourd’hui en France, ce sont chaque jour 2 000 personnes qui sont victimes d’accidents du travail nécessitant une interruption d’activité »…et c’était en 2004!
Et c’est en 1999 il y a maintenant 10 ans que Juan Somavia, Directeur général de l’OIT, plaçait le travail décent au coeur des préoccupations de l’Organisation.
En 2004, un accord-cadre était signé par la Confédération européenne des syndicats, BusinessEurope et le CEEP sur le stress au travail dont les dispositions sont censées être mises en œuvre par les partenaires sociaux.
Et devrais-je le rappeler, il y a deux jours, jeudi 7 octobre, la Confédération syndicale internationale qui siège à Bruxelles lançait pour la deuxième année consécutive la Journée mondiale pour le travail décent thème relayé par la plupart des syndicats nationaux… une journée qui n’a guère suscité l’attention qu’elle mérite (quelle déception de voir que journaux comme le Monde ou Libération n’y consacraient pas plus d’une demi page!)
On pourra objecter qu’aucun de ces écrits, accords et déclarations n’ont de valeur contraignante…c’est vrai mais ils existent et nous rappellent que si nos élites politiques semblent redécouvrir la question du stress au travail (il y aurait également beaucoup à dire sur le choix du terme euphémisant de stress plutôt que de celui de souffrance au travail) il serait sans doute temps de prêter davantage attention à ce qui se passe au niveau européen et international où divers syndicats et organisations se sont depuis longtemps saisis de ces enjeux et n’ont pas attendu « d’en arriver là » pour tirer la sonnette d’alarme.
Le PS et la gauche en générale auraient, à mon sens, beaucoup à gagner en réinvestissant une dimension internationale trop souvent occultée et qui constitue pourtant une précieuse source de légitimé…dont la gauche aurait grand besoin.
Au delà donc des effets d’annonce de l’UMP et des déclarations compasionnelles de l’ensemble de la classe politique, il serait bon que le PS se saisisse réellement de ce thème et le place au coeur de ces préoccupations et ce afin que la souffrance au travail ne soit pas qu’un bon sujet de campagne…
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