Il aura fallu 25 jours de conflit et 2000 tonnes de déchets amassés dans nos rues pour qu’un accord vienne enfin mettre un terme au conflit opposant M. Lemaignen et les éboueurs grévistes. Dès le début de la grève, le président de l’AgglO avait fait le pari du pourrissement de la situation, escomptant que l’essoufflement du mouvement lui permettrait de négocier une sortie de crise favorable à ses intérêts. Cette attitude obstinée de refus du dialogue s’est avérée socialement arrogante, stratégiquement inefficace et politiquement dangereuse, puisqu’elle a failli aboutir au blocage total de l’ensemble des dépôts privés et publics.
La raison l’a finalement emporté, et l’opposition municipale d’Orléans (Socialistes, Verts et apparentés) se réjouit qu’une issue ait été trouvée à un conflit qui n’aurait jamais dû s’éterniser. Elle n’en dresse pas moins un bilan très sévère pour le président de l’AgglO. Dans cette affaire, celui-ci mérite en effet un zéro pointé. Sur la forme, dans la plus pure tradition réactionnaire, il a tour à tour usé du discours du mépris et tenté de faire passer les collecteurs de déchets pour des nantis. Sa communication publique a souvent sombré dans la caricature. Ainsi, justifier l’augmentation de sa propre indemnité par le fait qu’il travaillerait « deux fois plus » et prendrait « deux fois moins de vacances » que les éboueurs constituait à la fois une remarque déplacée et une faute politique. En règle générale, les comparaisons sont souvent difficiles. En la matière et dans ces circonstances, elles étaient franchement indécentes.
Sur le fond, par son report de la négociation avec les grévistes à la réunion de la commission des communes, M. Lemaignen s’est spontanément dessaisi de ses compétences, laissant dans l’intervalle aux maires des villes concernées le soin de gérer le problème des déchets comme ils le pouvaient. Ce dessaisissement de compétence s’est ainsi opéré au détriment de l’intérêt communautaire. En cette circonstance de crise, le président de l’AgglO s’est comporté comme un chef de service mandaté par des élus, non comme un responsable politique lui-même élu, chargé d’assumer ses fonctions en vue de l’utilité publique.
L’étirement du conflit a également révélé une inquiétante violence sociale dans le traitement des relations de travail au sein de l’AgglO. Prétendre régler les relations sociales en termes de rapports de force, ce n’est pas seulement exhiber le vrai visage d’une droite locale dure et réactionnaire. C’est aussi faire peu de cas des légitimes aspirations de nos concitoyens, confrontés à une conjoncture économique très difficile. C’est enfin oublier que le droit de grève a, en France, une valeur constitutionnelle, ce que les élus orléanais du groupe socialistes, verts et apparentés entendent ici fermement rappeler.
Enfin, l’opposition municipale d’Orléans souligne la concordance de dates entre le traitement calamiteux de cette grève, d’une part, et l’annonce de l’instauration d’une fiscalité additionnelle sur les ménages, d’autre part. Constatant que cette fiscalité additionnelle est destinée à assurer le financement des projets de l’AgglO, l’opposition municipale demande que ce surcoût supporté par les habitants de l’agglomération s’accompagne, pour M. Lemaignen, d’un surcroît de rigueur et d’une plus grande compétence dans la mise en œuvre de ces mêmes projets.
Le groupe « Socialistes, Verts et apparentés » d’Orléans
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