1. D’abord, ne pas se tromper de diagnostic :
Christine Lagarde et Nicolas Sarkozy ont longtemps nié l’évidence… « Les mouvements de marché ne sauront affectés durablement la croissance de notre économie qui est robuste » (Nicolas Sarkozy) et « Je pense qu’on a le gros de la crise derrière nous » (Christine Lagarde, le 20 août 2008). Le chef de l’État a fini par reconnaître la gravité de la crise à Toulon. Oui, la crise est grave, sans doute la plus grave depuis celle de 1929 (une crise similaire mais pas identique, bien entendu) comme le reconnaît Alan Greenspan, l’ancien président de la Réserve fédérale américaine.
Oui, l’Union européenne et la France ne sont pas à l’abri, contrairement à ce que l’on a voulu nous faire croire. La crise financière, comme le nuage de Tchernobyl, ne s’est pas arrêtée à nos frontières. L’effet domino a déjà touché la banque Fortis du Benelux, sixième banque européenne.
2. Quelles sont les racines du mal ?
Elles sont profondes et durables. On le sait depuis longtemps : l’exigence par les fonds de placement de taux de rendement de 15 à 20% qui n’ont le plus souvent rien à voir avec la réalité économique, risque de mener à la catastrophe. Chacun peut comprendre qu’il faut, comme on le dit, « se couvrir » contre les risque de change ou la fluctuation des cours des matières premières, donc qu’il faut pour cela des produits financiers adaptés. Un monde où les transactions réelles, celles qui concernent les biens et services, ne représentent que 2,7% des transactions monétaires de la planète est un monde de fou.
À cela s’ajoute l’incapacité des produits financiers de plus en plus sophistiqués, la titrisation, c’est-à-dire en fait, de la possibilité de masquer les actifs médiocres dans les titres mis en circulation, sans que personne ne sache exactement ce qu’il y a dans ces titres. C’est l’origine de la crise dite des « subprimes », où ont été masqués les crédits immobiliers accordés à des clients américains insolvables.
La vente à découvert, qui permet de vendre des biens que l’on ne possède pas, dans un but purement spéculatif.
3. Alors que faire ?
D’abord et surtout, ne pas faire confiance à ceux par qui le malheur arrive. Ne pas croire à l’auto-discipline ni à l’auto-régulation des opérateurs bancaires ou financiers. Pour une bonne raison, cela fait des années qu’on nous le promet et cela n’a pas été fait sérieusement.
4. Que pouvons-nous faire en France ?
Proposition n°1 : Un budget de relance, développant la croissance « verte » ainsi que la croissance « Web », c’est-à-dire les économies d’énergie et les énergies renouvelables mais aussi les innovations du net. dans les domaines du service. Cela ferait travailler les petites et moyennes entreprises françaises (PME), non délocalisables. C’est exactement le contraire de ce que fait le gouvernement en diminuant les crédits de logement et des transports collectifs.
Proposition n°2 : Soutenir d’urgence les PME, qui vont être les plus touchés par la crise, en leur réservant des règles et critères spécifiques et en mettant en place, une banque qui leur serait consacrée, adossée à la Caisse des dépôts et consignations.
Proposition n°3 : Baisser l’impôt sur les sociétés pour les bénéfices réinvestis (innovation, recherche, augmentation des salaires, recrutement…).
5. Que pouvons-nous faire au niveau européen ?
Proposition n°4 : Convoquer immédiatement (et pas dans une semaine) un sommet extraordinaire au niveau des chefs d’États et de gouvernements. Prévoir, au niveau des ministres des Finances, les moyens d’anticiper une cascade de faillites bancaires.
Proposition n°5 : Mettre en place au niveau de la Zone €uro une régulation financière : obligation de transparence des « hedges funds », suspension des ventes à terme, lutte (enfin !) contre les paradis fiscaux où sont localisés les 2/3 des « hedges funds ».
6. Que pouvons-nous faire au niveau mondial ?
Proposition n°6 : Essayer d’obtenir une suspension des ventes à terme.
Proposition n°7 : Essayer de faire partager la proposition de la transparence sur les « hedge funds » et les mouvements de capitaux.
Proposition n°8 : Mettre en place, comme le proposait René Ricol, qui n’est pas un « dangereux gauchiste », un Interpol financier à l’échelon mondial, pour enquêter sur les abus de marché et la fraude financière.
Proposition n°9 : Faire payer les responsables et pas les contribuables, même si c’est plus facile à dire qu’à faire !
Eh bien, je constate avec plaisir qu’il y a tout de même certains socialistes qui ont des idées ! ;c) Et qui plus est, des idées intelligentes et réalistes (ou presque).
Bravo ! Je ne saurais dire mieux.
Continue comme ça, Baptiste, et je vais virer socialo. ;c)
Réorienter le paquet fiscal ?
Attention !
Qu’est ce que le paquet fiscal / Avantages fiscaux / Niche fiscal…
N’englobe t’elle pas des produits qui aident les moins riches, ne favorise t’elle pas le développement durable …Les propositions 1, 2, 3 ne sont elles pas une forme d’avantage fiscal …ou sinon comment mettre en place ces propositions.
Tout n’est pas a jeté dans les avantages fiscaux …
Elle a aussi des inconvénients (malraux, robien, …) et on peux se poser des questions sur les « parachutes dorés » … Une petite pensée pour Axel Miller, PDG de la banque Dexia …on te dit juste : Pas de chance c’était pas le bon moment !!
L’interdiction de vente a perte (vente a découvert) est aussi un bon moyen de freiner l’attitude malsaine qui consiste a misé sur la baisse de l’action d’une entreprise, (d’ailleurs on notera que malgré les discours de confiance de nos représentants d’états, ils ont anticipé les pertes car ils ont interdit immédiatement les VAD sur les valeurs bancaires) malheureusement y’a-t-il un moyen au niveau internationale de mettre un terme a cette pratique ?
Les hedges funds dont les statuts juridiques serait a étudié, est un fond de gestion alternatif avec divers stratégies, ils font travaillés l’argent … Autant demander à une entreprise d’être plus transparente. Attention les hedges funds ont de « beaux » défauts et des attitudes critiquables mais comment leurs demandées des comptes alors que ce sont des sociétés privées. Demandons aux banques d’être aussi transparente pour commencer.
Proposition n°8 : Entièrement d’accords sur un sorte d’interpol de la finance, mais même question comment, sur un marché qui se dématérialise de plus en plus, peut on faire agir un telle force ?
Proposition n°9 : Ok pour faire payer les responsables mais qui sont ils ? Le vendeur de subprime, le client qui fait confiance a sa banque, le créateur du crédit subprime, les banquiers qui se font rachetés, financés par les états …
Pour l’instant attendons ce que va dire monsieur Trichet rarement enclin a injecté des liquidités ou baissé les taux.
Wait and see !! les prochains jours vont faire mal !
Dernière remarque : elles font comment ces banques qui rachètent les autres banques … en France c’est possible, pas aux USA peut être un élément de réponse sur la force des systèmes financiers européen.
Bel article et analyse intéressante. HORZA PRESIDENT!!!
Quelques remarques cependant. OK pour le budget de relance mais il faudrait que le PS ait un discours plus offensif sur la question. Peut-être après le Congrès?
Ensuite, perso, je suis tellement fatigué qu’on rattrape les conneries de ces enflures de la « haute finance » qu’il faut définitivement passer le cap des incitations. Je mettrais donc en tête de propositions tes numéros 8 et 9. Hé ce n’est pas difficile à faire. Il existe bien des tribunaux internationaux pour crimes contre l’humanité. Certains diront que j’exagère, mais il me semble que lorsqu’on spécule sur les crédits de pauvres gens ou sur les denrées alimentaires, c’est bien de cet ordre là. J’ai entendu une interview de David Plouffe un des conseillers de Barack Obama qui n’excluait pas pas que la prochaine administration démocrate demande au Congrès une loi encadrant judiciairement des initiatives comme celle qui a conduit à la crise des subprimes. Ca serait une révolution aux States. Ce nest pas fait, mais ce n’est donc pas impossible.
Sur Campus ce soir émission spéciale « crise financière » avec ATTAC 45 et je l’espère M. Jean-Paul Pollin , prof à l’Université d’Orléans et membre du Cercle des économistes. J’espère que vous serez à l’écoute
Campus Orléans sur le 88.3 FM ou http://www.orleans.radio-campus.org
Vous pouvez également participer en téléphonant au 0238640047
Une dernière chose, j’aime FANSOLO et je ne suis pas « l’ami » de qui vous savez.
Hassan :
😀
Comment sortir de la crise ?
L’entreprise capitaliste est fondée sur l’inégalité des droits entre deux catégories d’individus qui la composent.
En premier, nous avons les propriétaires actionnaires qui nomment des dirigeants pour la gérer dans leurs seuls intérêts et d’obtenir un maximum de profits, ce qui est le principal but de l’état d’esprit capitaliste.
En second, pour que l’entreprise devienne productive, les dirigeants embauchent des salariés qui la font fonctionner et prospérer en échange de salaires dérisoires.
De ce fait, à cause des droits inégaux institués dans l’entreprise, les conflits d’intérêts permanents entre les dirigeants exploiteurs et les salariés exploités entraînent une mauvaise répartition continuelle de l’argent qui provient essentiellement de la vente des produits du travail des salariés. C’est en raison de cette mauvaise répartition de l’argent dans l’entreprise, là où les salariés produisent les richesses par leur travail, que le monde va mal et qu’il ira de plus en plus mal, tant que le monde du capital détiendra le droit d’exercer une domination sans limite sur le monde du travail.
Lorsque les effectifs progressent dans une entreprise, cela signifie que l’entreprise vend ce qu’elle produit, mais la progression des ventes ne provient pas du directeur patron, représentant les propriétaires, mais essentiellement de l’ensemble des salariés, commerciaux, ingénieurs, techniciens, cadres, ouvriers, etc, qui savent vendre de bons produits réalisés par des travailleurs qualifiés. Il est évident que l’équilibre entre les ventes et les achats des produits du travail ne peut être obtenu qu’à la condition qu’en tant que consommateurs, les salariés reçoivent une somme de pouvoir d’achat comparable à la somme des résultats des ventes qui doit logiquement leur revenir. Si les acheteurs salariés reçoivent un pouvoir d’achat continuellement inférieur à leur part logique sur les résultats des ventes, il y a progression d’un déséquilibre structurel qui deviendra ingérable.
Pour réaliser les produits à vendre, les salariés sont rétribués par des salaires inégaux justifiés en fonction du métier, des compétences et des responsabilités de chacun d’entre eux. À cause des droits inégaux institués dans l’entreprise par les pouvoirs politiques, si un salarié tout seul se réclame d’un droit légitime sur les résultats du travail collectif, aucun dirigeant ne l’écoutera. Par contre, pour dépasser la crise économique, lorsqu’un certain nombre de salariés décideront de s’organiser pour revendiquer et obtenir l’égalité des droits sur les résultats des ventes de leur travail collectif, non seulement la mauvaise répartition de l’argent deviendra évidente, mais de plus, les salariés comprendront que l’argent détient les facultés de se créer en fonction de la production des richesses par leur travail. Plus les productions s’accroissent en quantité, diversité et prix de vente, plus il y a création systématique d’argent et l’économie est en croissance. Dès qu’il y a un manque d’argent trop important dans les circuits économiques, cette phase de croissance se ralentit d’elle- même, puisque les entreprises ne parviennent plus à vendre la totalité des produits du travail. Le capitalisme est parvenu à surmonter cette première étape dans la crise du capitalisme en ayant recours au crédit. Au début, la consommation à crédit laisse croire qu’il y a prospérité puisque les salariés peuvent acquérir les biens qui améliorent leurs conditions d’existence, sans se soucier de leurs dettes, et qu’il y a croissance des productions, mais ce n’est qu’une illusion, car la dette, il faut la rembourser avec des intérêts en plus.
Dés qu’il est créé, par les produits du travail dans l’entreprise, l’argent circule, mais il ne peut pas disparaître et il se trouve forcément quelque part. Tout le monde sait qu’il s’accumule dans la finance, et se raréfie dans l’économie, mais aucun personnage politique ne peut dénoncer et s’opposer à cette dangereuse anomalie, puisque le but inavoué de tout politicien est d’accéder à une fonction qui lui permettra d’exercer des droits inégaux. En raison de la création systématique d’argent, par le travail, il y a énormément d’argent, et beaucoup plus qu’il n’en faut pour faire fonctionner correctement l’économie, car pour assurer un pouvoir d’achat de 100 euros en moyenne par jour, pour une population de 70 millions de personnes, il faut 7 milliards en circulation permanente. À lui tout seul, un gros milliardaire en possède beaucoup plus.
Il est incontestable que les acteurs du marché financier s’emploient à retirer l’argent de l’économie. En proposant continuellement des produits financiers, sous promesses qu’en plaçant leur argent en achetant leurs produits toxiques, ils vont gagner beaucoup d’argent, ils n’ont pas conscience qu’ils empoisonnent le monde. En réalité, les spéculateurs vont utiliser cet argent placé, pour jouer en bourse par la vente et l’achat de produits financiers de plus en plus complexes qu’ils finiront par ne plus savoir contrôler, et qui ne sont d’aucune utilité à notre existence. En effet, ce jeu consiste à produire uniquement de l’argent avec de l’argent par des jeux d’écriture sur des produits dérivés, mais cela n’entraîne aucune production de richesses valables. Le jeu du marché financier immobilise une masse d’argent de plus en plus importante qui disparaît de comptes pour apparaître d’en d’autres, sans que l’on sache quels sont les perdants et les gagnants, sauf pour les petits épargnants qui sont dépouillés de leurs économies, en raison de leur crédulité envers les banquiers.
Puisque les pouvoirs politiques ont accordé aux financiers le droit de faire le commerce de l’argent, nul ne peut interdire aux adeptes du marché financier de faire cadeau de leur argent aux banquiers, en mettant le monde entier en péril. De la même façon, nul ne peut également interdire aux salariés de réfléchir et de s’organiser pour dépasser l’ignorance sur le fonctionnement de l’économie et de proposer des actions salutaires. Il est facile de comprendre qu’aussi longtemps que la mauvaise répartition de l’argent subsistera dans l’entreprise, les salariés resteront condamnés à s’endetter pour consommer ce qu’ils produisent et la crise continuera en s’aggravant. Comme l’endettement ne peut pas se perpétuer indéfiniment, les salariés finiront par comprendre qu’ils doivent s’organiser eux-mêmes, dans leur entreprise, pour revendiquer la transformation des rapports socio-économiques, et obtenir l’égalité des droits sur les résultats de leur travail collectif. C’est seulement lorsque le rapport de force entre les bénéficiaires de l’inégalité des droits, et les partisans de l’égalité des droits sur les profits, sera significatif par un nombre croissant d’actions salutaires, qu’il deviendra possible de dépasser la crise et d’en sortir. Les pouvoirs politiques seront alors dans l’obligation d’ouvrir des négociations pour obtenir une juste et équitable répartition de l’argent dans l’entreprise, là où il se crée en retrouvant sa véritable valeur par la production des produits, des services et des biens dont nous avons besoins pour vivre dignement. voir http://www.egalitedesdroits.info
André Virasolvy