L’actualité est tragique au Tibet, les images et les témoignages sont peu nombreux mais convergent. La Chine accueillera pourtant les JO en août prochain. Il faut souligner par ailleurs que la Chine est la plus grande prison du monde pour les défenseurs de la liberté d’expression.
Nicolas Sarkozy, qui avait prôné lors de la campagne présidentielle une diplomatie des « droits de l’Homme », s’est publiquement exprimé lundi sur le Tibet pour la première fois depuis le début, il y a dix jours, des incidents dans cette région, appelant son homologue chinois Hu Jintao à « la retenue« .
« L’appel à la retenue » de Nicolas Sarkozy après les actes de repressions violentes et meurtrières des chinois contre les tibétains sonne comme une nouvelle agression. Ce silence assourdissant et cette retenue déplacée est largement contestée. Même Alain Juppé accuse: l’Occident demande à Pékin de « tuer avec retenue » au Tibet.
Dans les médias, la question tourne surtout autour du boycott ou non des JO. Mais est-ce vraiment la question qui préoccupe les tibétains ?
Source AFP
Lionel Luca (UMP), le président du groupe d’études sur le Tibet à l’Assemblée nationale a accusé Bernard Kouchner de tenir des propos de «collabo» sur le dossier du Tibet, reprochant au ministre des Affaires étrangères de «véhiculer la propagande chinoise».
Noël Mamère (Verts) a accusé mardi le président Nicolas Sarkozy et le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, de se «soumettre aux dictateurs chinois» sur le dossier du Tibet.
Gaëtan Gorce (PS): «Il faut respecter la Chine, ça ne sert à rien d’humilier les Chinois (…) en revanche, le ministre des Affaires étrangères doit jouer pleinement son rôle plutôt que de s’excuser de ne pas intervenir.»
J’aime beaucoup l’image.
Très bon article. Mesuré, mais qui dénonce tout de même l’absence d’action de nos démocraties face à ce drame.
Je n’ai pas attendu pour dénoncer ce scandale, qui intervient maintenant mais n’est pas spécifique à l’approche des J.O. Je dénonçais déjà cette attitude scandaleuse lors du voyage de Sarko en Novembre. (http://www.gazettedorleans.fr/spip.php?article602&var_recherche=Tibet )
Pourtant, je me tâtais pour faire moi aussi un article sur gazettedorleans, dans la mesure où il n’est pas nécessairement habile de réclamer le boycott. En effet, les Jeux sont une formidable tribune que les démocrates de bonne volonté du monde entier doivent s’approprier, avec ou sans l’accord de leurs gouvernements.
Les boycotter serait probablement aussi inutile que maladroit.
De plus, APRES les J.O., les touristes repartiront mais les Tibétains seront toujours là et les Chinois aussi… Quelles représailles seraient-ils capables d’exercer ?…
Il est sans doute plus habile de faire pression diplomatiquement mais sans relâche –avant, pendant, et après– que d’agiter un chiffon rouge sous leurs fenêtres. D’ailleurs, ils sont habitués au rouge et ils s’en foutent. La seule façon de les toucher, c’est exactement comme pour les capitalistes : au portefeuille !
Mais ça, en sommes nous encore capables ? Et surtout, sommes-nous d’accord pour en assumer les conséquences économiques ?…
Rien n’est moins sûr !
Comme le disait Ménard hier ce génocide culturel (encore pour combien de temps ?) existe depuis 1950.
Si on se reporte à notre bonne vieille « guerre froide » et notre bon vieux « rideau de fer », on peut espérer que La République Populaire Chinoise se dégonflera dans quelques décennies au point de vue idéologique…faut-il l’espérer ? Mais laissons cela pour un autre débat.
Ce débat m’amène à me poser une question.
Pourquoi ? Pourquoi les Chinois ont envahie le Tibet ?
Je vais être un peu long.
Voyant par le passé notre politique internationale je me suis tout de suite douté que quelques ressources étaient en jeu.
Pour ne prendre que ces exemples, n’a-t-on pas vu la France se fourvoyer :
– à propos de Angola – vente d’armes pour préserver les recherches pétrolières au large de ce pays,
– à propos du Gabon, fermant les yeux sur la « démocratie » de Mr Omar Bongo – Mine d’Uranium à Franceville,
– à propos de la « françafrique » – Zones d’influence nécessaire en général toujours à cause de l’uranium.
Vu du citoyen français s’est-elle réellement fourvoyée ?
N’a-t-on pas vu les USA se fourvoyer en Irak pour les mêmes raisons énergétiques ?
A ce sujet nous avons tenu tête aux US parce que nous avions d’autres sources d’énergie. Navré de plomber notre admiration pour Dominique de Villepin lors de son discours à l’ONU, navré de plomber aussi notre admiration pour Chirac et son refus de participer à cette guerre.
Nous avions et nous avons toujours d’autres sources d’énergie et c’est ce qui nous permet d’avoir des discours enflammés et à géométrie variable sur les droits de l’homme.
Tout réside dans l’art de ménager la « chèvre et le choux ».
Bien évidemment ne me faites pas dire ce que je ne dis pas. Cela ne nous empêche pas de dénoncer ce type de comportement. Nous avons besoin de « Chirac », de « De Villepin » de « Ménard » et de bien d’autres et nous devons, nous société civile, nous révolter contre, notamment, les pratiques chinoises au Tibet, mais pas seulement.
Sommes-nous prêts, comme le disait F. Mitterrand, lors d’un salon du Bourget, « à abandonner notre classement en ce qui concerne les pays producteur d’armes et de facto à doubler voire tripler nos impôts ? ».
Certes les armes sont un autre sujet où l’hypocrisie est le moteur des diplomaties mais les sources énergétiques en sont un autre.
C’est un sujet pour moi, comme pour d’autres (!), de trouble intérieur et de grande réflexion…
Petit exposé (source Wikipédia)
Pourquoi les Chinois ont envahie le Tibet ?
Pour l’exploitation de mines, notamment d’uranium à Têwo (préfecture autonome tibétaine de Ganam – province de Gansu) ouverte en 1980 par le département d’État de l’industrie nucléaire comme source la plus importante d’uranium.
Le Tibet a de nombreuses ressources naturelles notamment en minerais (réserves d’or considérables), de pétrole, de gaz, de bauxite, de cuivre, d’étain et de lithium.
Décidées par Pékin, l’ouverture des voies d’accès et l’exploitation des gisements miniers ont souvent été réalisées sans considération pour l’environnement. Le résultat : des niveaux alarmants de pollution qui affectent l’hydrographie, l’atmosphère et les sols.
Des zones forestières autrefois verdoyantes comme le Kongpo au sud-est du Tibet, ont été transformées en un paysage lunaire. En 1949, les forêts recouvraient 221 800 km2, soit près de la moitié de la superficie de la France. En 1985, la moitié de la surface de la forêt était rasée. Selon une étude récente du World Watch Institude, la déforestation atteindrait maintenant 85 %.
L’ouverture d’une voie ferrée sous prétexte d’amener au Tibet les désenclavements, la fin de la féodalité et autres balivernes s’explique grandement par le fait qu’il faut évacuer toutes les ressources de ce beau pays.
À proximité des rives du lac Kokonor, dans le comté de Hayan, au sein de la préfecture autonome de Haibei, Deng Xiao Ping supervisa la construction d’un centre de recherche d’armes nucléaires sur le plateau tibétain au début des années 1960.
C’est là, entre 1958 et 1964 que fut développé la première bombe atomique chinoise et 2 ans plus tard la première bombe à hydrogène chinoise. À la fin des années 1970, une usine d’enrichissement d’uranium fut construite sur le site du lac Kokonor qui produisait quotidiennement près de 400 kg.
Dans le livre «Industrie nucléaire contemporaine» écrit par Li Jue, directeur de la Neuvième Académie, les Chinois reconnaissaient que jusqu’en 1991, l’usine de Haiyan était toujours leur centre principal de recherche milliaire nucléaire. Leurs déchets nucléaires auraient été longtemps stockés dans le lac lui-même et dans les années 1970 de nombreux enfants des nomades ont été atteints de leucémies et de malformations. Le lac Kokonor, le plus grand lac d’eau salée du Tibet est contaminé par la radioactivité.
La Chine débuta la construction de son premier centre de stockage de déchets nucléaires au Tibet en 1993, dans une région aride de la province de Gansu, rapportait une dépêche du 11 novembre l’agence Reuter. La Chine prévoyait alors la construction de trois autres centres de stockages pour promouvoir son développement en énergie nucléaire. Le premier centre de Gansu aura une première capacité de stockage de 60 000 m2 de déchets radioactifs, qui seront augmentés à 200 000 m2. À l’époque, aucune précision n’avait été apportée sur le mode de traitement et de stockage des déchets radioactifs. L’agence de presse chinoise Xinhua a reconnu que des déchets nucléaires étaient déposés au Tibet. Le 19 juillet 1995, elle rapportait l’existence d’une décharge pour les polluants radioactifs dans la préfecture autonome tibétaine de Haibei, près des rives du lac Kokonor.
Il existe plusieurs sites fortement contaminés par la radioactivité au Tibet.
Les J.O non pas d’importance. les J.O seront toujours là dans 4ans, 8ans, 12ans, 16ans… Mais est-ce que le Tibet, les Tibetains, seront encore là demain? qu’en adviendra-t-il d’une liberté dont tout le monde à le droit, mais qui est pourtant baffouée aujourd’hui? Le Sport n’a pas avoir avec la politique. Nous devons primordialement nous soucier de l’avenir du Tibet.
Image bien trouvé pour les circonstances.
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