Baptiste CHAPUIS

Daniel Schneidermann licencié par France 5 pour faute grave à cause de ses écrits sur son blog

C’est une première. Un journaliste français licencié par son employeur pour « faute » grave à cause de ce qu’il a écrit sur son blog. Daniel Scheidermann, l’animateur de « Arrêt sur images », annonce ce dimanche sur son blog qu’il est viré pour ce motif.

« Ma lettre de licenciement est arrivée samedi matin. Je suis licencié pour « faute grave », pour tout ce que je vous ai écrit ici, sur le BBB, depuis le 13 juin » écrit-il.

Dans le courrier annonçant le licenciement, France 5 estime que Daniel Schenidermann a « tenu des propos inadmissibles » à un moment où « la chaine ne s’était pas encore prononcée » sur la reconduction de l’émission. Elle reproche au journaliste d’avoir laissé entendre que l’arrêt de l’émission était lié à des « pressions politiques » et met en cause de « graves accusations » qui mettent en cause « l’indépendance de la direction du groupe France Télévisions et de la chaine, mais aussi l’indépendance et et la qualité du travail de certains journalistes d’autres chaines du groupe« .

France 6 reproche également à l’animateur-blogueur d’avoir organisé « de façon délibérée une campagne de dénigrement à l’encontre des dirigeants de la chaine et du Groupe allant jusqu’à des attaques personnelles envers son président Monsieur Patrick de Carolis dans le but de faire pression« .

Daniel Schneidermann donne sa vision de la chronologie des faits : « Le film est le suivant : Carolis ne voulait plus de cette émission incontrôlable et récidiviste, qui avait osé dénoncer, voici dix ans, un bidonnage de son émission de France 3, et avait récidivé en traitant le cas Schoenberg. Vilamitjana et Robin ne voulaient plus d’un animateur qui osait leur dire non au téléphone. Tous savaient que cette décision ne leur vaudrait pas d’ennuis avec leur nouvel actionnaire, celui du 6 mai et du 17 juin. Peut-être même, allez savoir, ont-ils cru devancer ses désirs. Pour éviter les vagues, ils reportent l’annonce au 18 juin, lendemain de la dernière. Je dénonce publiquement cette grossièreté vis à vis de vous. Et donc, admirez la figure, je suis licencié pour faute grave.« 

Une pétition lancée pour le maintien d’Arrêt sur images a recueilli plus de 165 000 signatures, dont près de 145 000 ont été validées.