Il y a quatre façons de lire les chiffres officiels du chômage, présentés jeudi, passés sous le «cap symbolique» des 2 millions de demandeurs d’emploi en mai.
L’optimiste. La nouvelle ministre de l’Emploi, Christine Lagarde, a salué de «bons chiffres».
La polémique. Comme à chaque livraison du baromètre du chômage, l’ampleur de la baisse est discutée et les indicateurs mis en cause. Y compris par des statisticiens au sein même du ministère de l’Emploi et de l’Insee, ou d’associations comme Autres chiffres du Chômage.
«Les chiffres officiels du chômage ne sont plus des indicateurs fiables», a déclaré vendredi Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, en évaluant pour sa part à «cinq millions le nombre de personnes au chômage ou en sous-emploi» en France. Selon lui, la nouvelle baisse enregistrée dans les chiffres officiels du mois de mai est notamment liée à «une augmentation des radiations ou des personnes dispensées de recherche d’emploi» et en réalité, «il y a cinq millions de personnes au chômage ou en sous-emploi».
La pessimiste. «Les chiffres sont déjà contestables en soi», mais en plus «ils ne permettent pas d’apprécier la qualité des emplois», a ajouté B.Thibault. L’une des caractéristiques de ceux qui retrouvent du travail est que ce sont des emplois d’une durée de moins de six mois». «Il y a en fait une explosion de la précarité et de l’instabilité de l’emploi», conclut-il. C’est le constat établi la veille par le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, qui a souligné que le nombre de radiations (de chômeurs des listes de l’ANPE) avait augmenté de plus de 5%, et a mis en cause la qualité des emplois créés, «précaires, voire très précaires».
La «on calme le jeu». «Pour la première fois, on est à moins de deux millions, mais on est encore trop haut. On va y arriver, il n’y a aucune raison que les autres pays réussissent et nous, non», a déclaré le chef de l’Etat devant des ouvriers du BTP, lors d’une visite de chantier. Et pour couper court à cette polémique sur les méthodes de calcul, le gouvernement lui-même a commandé la semaine dernière un rapport «pour faire le point sur les modalités de calcul» et «faire toute la transparence» sur ces chiffres.
Je trouve assez malhonnête de la part de la gauche d’alimenter la polémique sur ces chiffres. Le mode de calcul du chomage n’a pas bougé depuis 1995. Or, je ne me rappelle pas d’une telle prudence quand le gouvernement Jospin annoncait les bonnes stats du chômage à la fin des années 90. Pourtant à l’époque les RMIstes, les séniors, les temps partiel subis n’étaient pas plus comptabilisés qu’aujourd’hui. Alors qu’il faille revoir les critères de comptabilisation c’est souhaitable mais il ne faut pas cracher dans la soupe. Le chômage baisse depuis 2 ans et c’est tant mieux !
Romain je suis d’accord avec toi. La gauche doit aussi, comme la droite, traiter ses tabous mais le sujet n’est pas là. Tous doivent arrêter avec ses chiffres qui font maintenant sourire. La baisse oui mais le plus grave c’est la transformation de la société. Les gens travaillent mais il faut quand même tenir compte de ce que disent Mailly et Thibaud. C’est énorme. On le savait mais cela va s’accélérer et c’est là le danger. C’est vrai que pour un gouvernant pendant que la plèbe court après le saucisson il n’y a pas de vagues.
Mais je pense que nous sommes à la croisée des chemins. C’est pour cela qu’on voit, encore et trop, des personnes en situation de précarité.
Il y a des choses mises en place pour le parcours professionnel à partir de cette année (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences).
Cette histoire de chiffres vient en fait polluer le débat. Beaucoup de choses sont ainsi faites pour donner du boulot et suivre les personnes, les former notamment.
Tout ce qu’avait dit Ségo doit être mis en place. Dans les sociétés où les syndicats représentatifs en nombre travaillent avec les directions et les employés, je ne dis pas que tout va mieux, mais c’est un mieux.
Ca y est ma température remonte. Je vais me coucher.
Info : Les boulots qui sont très durs (bruit, atteintes physiques, cadences) ne trouvent pas preneurs. On le comprend mais il y a beaucoup de postes à pourvoir.
Comment faire ? Les payer mieux, sûrement, et aider l’entreprise ?.
Juste pour repondre a Romain.
En effet, les methodes de calcul n’ont pas change. Ce qui a change, ce sont les radiations massives en vu du calcul qui va suivre. Le probleme est que le gouvernement a mene une politique du court terme en vue d’ameliorer leur chiffre du chomage.
On n’a pas de croissance, on n’a pas plus de travailleurs qu’avant, mais le chomage baisse quand meme. Louche…